Un régime dans la tourmente : le système de sécurité intérieure et extérieure du Bélarus
Plongé dans une crise socio-économique, le Bélarus ne peut plus compter sur le soutien financier que la Russie lui a longtemps octroyé.
Dès lors, la survie du régime repose plus que jamais sur l’appareil sécuritaire de l’État. Déterminé à asseoir son pouvoir absolu, Alexandre Loukachenko réprime l’opposition et fragmente les structures assurant la sécurité intérieure du régime. Les forces de l’ordre font l’objet d’un contrôle efficace qui les rend hermétiques à la moindre influence extérieure et tue dans l’œuf toute tentative de rébellion en leur sein.
En matière de défense, le Kremlin a toujours imposé à Minsk une coopération sécuritaire en contrepartie de son assistance économique et politique, sans lui imposer de restrictions fortes pour autant. De fait, le Bélarus participe activement au système officieux d’endiguement de l’expansionnisme russe qui a émergé dans l’espace postsoviétique. Il fait partie de coalitions informelles regroupant des pays de la région et tente également d’impliquer divers acteurs extérieurs. Pour sa part, Moscou souhaite une transition du pouvoir bélarusse qui servirait ses intérêts, mais ne cherche pas à provoquer la chute du régime en place. L’objectif stratégique du Kremlin n’est pas d’annexer le Bélarus, mais de le « vassaliser ».
Andreï Paratnikau (Porotnikov) dirige le Belarus Security Blog, l’un des principaux sites d’analyse indépendants du pays consacrés aux questions de sécurité nationale, qu’il a fondé en 2011.
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