La réduction des risques stratégiques entre puissances nucléaires

Depuis plusieurs années, le thème de la réduction des risques nucléaires prend de l’ampleur dans le débat de sécurité internationale, en réponse au renouveau de la compétition stratégique, à l’affaiblissement des traités de maîtrise des armements et aux tensions persistantes au sein du régime de non-prolifération.

Cette étude propose une approche stratégique de la réduction des risques nucléaires, qu’elle définit comme l’ensemble des mesures unilatérales, bilatérales et multilatérales visant à réduire le risque d’emploi d’armes nucléaires grâce à l’amélioration des communications, la prévisibilité et la retenue. Se distinguant des travaux existants, cette approche souligne que les risques émanant de conflits entre puissances nucléaires sont de nature et de portée profondément différentes des incidents techniques.
Dans un contexte de rivalités géopolitiques grandissantes, ils devraient donc constituer la priorité des efforts de réduction des risques. Ces derniers entendent entraver les comportements les plus dangereux en temps de crise, par le biais de mesures portant à la fois sur les forces nucléaires et sur les capacités non nucléaires, dont l’influence sur les équilibres stratégiques va croissante. La réduction des risques stratégiques peut renforcer la sécurité internationale et la stabilité stratégique, en agissant en complément des mesures de maîtrise des armements et des postures de dissuasion. Il est donc crucial de veiller à ce que les initiatives diplomatiques visant à limiter les risques nucléaires n’aboutissent pas, par effet pervers, à accroître les risques de guerre.
L’expérience historique souligne non seulement la faisabilité d’une telle approche, mais également les bénéfices directs pouvant en être tirés, qu’il s’agisse de canaliser les comportements des puissances nucléaires dans les moments de tension, de réduire l’ambiguïté inhérente à certaines postures et stratégies, ou de poser les bases de régimes internationaux fondés sur la transparence et la retenue opérationnelle et stratégique.
Cette étude est également disponible en anglais : "Strategic Risk Reduction between Nuclear-Weapons Possessors".
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La réduction des risques stratégiques entre puissances nucléaires
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analyses
Daech au pays des merveilles
Ce livre mêle fiction et non-fiction. Il invite à réfléchir, de manière originale, aux effets de polarisation engendrés par la multiplication des attaques terroristes. Il tire la sonnette d’alarme sur les fragilités de la France, exacerbées par les extrémistes de tous bords. Il paraîtra le 5 avril 2025.
Une base industrielle de défense transatlantique ? Deux analyses contrastées
L'évolution du paysage de la coopération mondiale en matière de défense met la relation transatlantique au défi. Alors que les tensions géopolitiques augmentent et que l'environnement de menaces devient plus complexe, la capacité de l'Europe à assurer au mieux sa sécurité tout en maintenant sa relation avec les États-Unis est devenue primordiale. Ce Focus stratégique offre deux points de vue contrastés sur la dynamique des relations industrielles de défense entre les États-Unis et l'Europe, en soulignant les défis et les opportunités qui attendent les deux parties.
Transformation de l’armée de Terre. Que signifie la réorganisation « vers une armée de Terre de combat » ?
En juillet 2023, le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a lancé une transformation des forces terrestres françaises intitulée « Vers une armée de Terre de combat ».
L’évolution de la dissuasion élargie américaine en Asie du Nord-Est : vers une perte de crédibilité ?
Partenaires de longue date des États-Unis en Asie, le Japon et la Corée du Sud bénéficient tous les deux de la dissuasion élargie américaine : en cas d’attaque de grande ampleur sur l’un de ces États, Washington s’engage à leur venir en aide et à répliquer contre l’adversaire.