La propulsion nucléaire navale : enjeux techniques et stratégiques d’une technologie confidentielle
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Les capacités techniques et opérationnelles de la propulsion nucléaire navale – discrétion, puissance, autonomie et manœuvrabilité – font de cette technologie un atout stratégique pour la dissuasion nucléaire.
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De ce fait, si la priorité des recherches sur le nucléaire militaire fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, attribuée aux armes nucléaires, la fin du conflit permet aux pays assez avancés scientifiquement de repenser l’utilité de l’énergie nucléaire à des fins de propulsion – au premier rang desquels les États-Unis et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), motivés par la rivalité de puissance propre à la Guerre froide. Cette maîtrise est progressivement acquise par l'ensemble des États dotés de l'arme nucléaire, au prix de nombreuses tentatives et parfois d'accidents graves, notamment en URSS, soulignant l'importance d'une culture de sûreté et de sécurité.
Les enseignements historiques de la Guerre froide, tant sur le plan technique qu'opérationnel, trouvent à l'heure actuelle toute leur pertinence, alors que la propulsion nucléaire suscite la curiosité de nouveaux acteurs ; l’Inde tout d’abord, grâce à un soutien soviétique puis russe, mais aussi le Brésil, renouant avec son intérêt ancien pour les sous-marins. L'accord AUKUS, prévoyant la vente puis la construction de sous-marins nucléaires d'attaque en Australie au travers d'un partenariat avec les États-Unis et le Royaume-Uni, constitue une rupture encore plus forte dans l'évolution de la propulsion nucléaire au XXIe siècle, en permettant pour la première fois à un Etat non doté de l'arme nucléaire de posséder des sous-marins à propulsion nucléaire. Les impératifs de sûreté, de rigueur industrielle et de non-prolifération plaident pour le maintien d’une politique de non-exportation de cette technologie, et au respect des plus hauts standards pour les pays développant déjà la propulsion nucléaire.
Cette étude est disponible en anglais.
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