La France dans l'Indopacifique. Pour une posture stratégique pragmatique
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Alors que la rivalité sino-américaine atteint aujourd’hui son paroxysme et que la probabilité d’un affrontement dans la région semble plus importante que jamais, cette étude plaide pour un recalibrage de la posture stratégique de la France dans l’Indopacifique, fondé sur un recadrage réaliste des ambitions et une analyse de ses intérêts fondamentaux et des menaces qui pèsent sur eux.

La détérioration de l’environnement sécuritaire en Indopacifique constitue en effet une menace considérable pour les intérêts français et européens. Quatre zones à haut risque de conflit se distinguent particulièrement pour les intérêts de la France : le détroit de Taïwan, la mer de Chine méridionale, le pourtour de la péninsule coréenne et le nord de l’océan Indien (autour de la question iranienne). Les enjeux de sécurité maritime, de sécurité environnementale et de gestion des communs (océans, espace), qualifiés de risques de sécurité non-traditionnelle sont par ailleurs déjà sources de tensions croissantes et constituent des facteurs de conflit à moyen terme.
Ces crises potentielles en Indopacifique impacteraient fortement le transport maritime, l’approvisionnement énergétique et le flux numérique et poseraient à la France a minima un triple défi : la protection de ses territoires ultramarins et de ses ressortissants, la sécurisation des flux maritimes ainsi que la crédibilité de son rôle de puissance au sein de l’Indopacifique et plus largement la préservation de son statut sur l’échiquier international.
Au regard de ces enjeux stratégiques et des facteurs de risques, plusieurs recommandations sont formulées dans cette étude, avec pour objectif de clarifier, rationaliser et renforcer la posture stratégique française dans l’Indopacifique. L'approche stratégique française doit notamment évoluer vers davantage de pragmatisme ; agir comme une « puissance d’équilibres » doit rester une aspiration idéaliste et céder le pas à une posture plus pragmatique, notamment face aux États-Unis. Cette posture de clarté permettrait à la France de s’associer à des initiatives ou regroupements pertinents et efficaces.
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