Les territoires kurdes d’Irak à l’heure du Daesh : nouvel enjeu frontalier
L’offensive-éclair du groupe terroriste Etat islamique/Daesh, dans la plupart des territoires arabes sunnites d’Irak, semble modifier les rapports de force entre le gouvernement central irakien de Baghdad et le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK). Faisant dorénavant face à un ennemi commun, les Kurdes d’Irak, mais plus généralement les Kurdes de la région, rassemblent leurs efforts dans cette lutte contre Daesh.
En juin 2014, la prise de contrôle par le groupe Etat islamique/Daesh de la plupart des territoires arabes sunnites d’Irak (provinces d’Anbar, de Ninewa en grande partie, de Salahedin, de Diyala en grande partie, partie méridionale de Kirkouk) a radicalement modifié le bras de fer qui se poursuivait de longue date entre le gouvernement central irakien de Baghdad, et le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK), avec pour capitale Erbil. Autrefois en compétition pour le contrôle de pans entiers de territoires, certains riches en ressources pétrolières, les autorités kurdes et le pouvoir central font dorénavant face à un ennemi commun, qui s’est intercalé entre eux et qui les combat sur deux fronts. Sur le front nord, sont actifs les peshmergas kurdes d’Irak, secondés par des combattants du PKK (ou d’organisations sœurs comme les Kurdes YPG venus de Syrie) et quelques bataillons de l’armée irakienne, présents au sud du gouvernorat de Sulaymaniyeh. Sur le front sud, sont mobilisés des éléments de l’armée gouvernementale, composée en majeure partie de chiites auxquels s’ajoutent des combattants issus de milices chiites.
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