L'accès à l'énergie dans l'Afrique subsaharienne
La situation économique, politique et sociale de l"Afrique au sud du Sahara ne cesse d"être évoquée dans les grandes conférences intergouvernementales. Le dernier G8 n"a pas fait exception à cette règle.
L"accès à l"énergie constitue à l"évidence l"une des conditions du développement africain, mais il faut être conscient que ce problème comporte des volets différents. En se limitant au domaine de l"électricité, (car l"accès à cette forme d"énergie a des effets considérables sur les modes de vie), trois questions doivent être séparées : l"efficacité énergétique des systèmes électriques, l"alimentation des grandes centres urbains, la fourniture aux zones rurales d"habitat dispersé.
- Dans de nombreux pays d"Afrique, le rapport entre l"énergie finale dont profitent les utilisateurs et l"énergie primaire consommée pour produire l"électricité est faible par suite de pertes importantes tout le long de la chaîne. Travailler à la réduction de ces pertes constitue une action à la rentabilité certaine. Des contrats entre les compagnies locales et des opérateurs techniquement qualifiés des pays développés semblent la voie à explorer.
- Les grandes mégapoles africaines regroupent des populations nombreuses et nécessitent donc, malgré la faible consommation d"électricité par tête, des investissements électriques importants. On a cru, pendant une décennie au moins, pouvoir y faire face en incitant des opérateurs privés du " Nord " à installer à leurs frais des unités de production, les dépenses étant couvertes par le flux des recettes résultant de la vente des kilowatts heure. Mais cette option se heurte au désir des gouvernements -discutable certes mais puissant- d"avoir recours pour des raisons sociales à des faibles tarifs de l"électricité. Dès lors, cette piste aboutit souvent à une impasse et, on peut se demander si, comme ce fut le cas dans les pays européens après la seconde guerre mondiale, les gouvernements africains ne devraient pas consacrer une plus grande part de l"épargne nationale à l"édification du système électrique en complétant d"ailleurs cet apport par des emprunts auprès des banques étrangères.
- Toute autre est la question du rural diffus dont l"alimentation ne peut être couverte par l"extension des réseaux à partir des villes. Pour couvrir les besoins essentiels (pompage de l"eau, conservation des aliments, des médicaments, accès à la télévision, éclairage minima) la seule voie est de s"adresser à des sources de production ponctuelles (le photo voltaïque par exemple). Certes, le coût au kWh est élevé, mais l"impact sur l"épanouissement des collectivités rurales est si élevé que l"aide privée et l"aide publique au développement devraient accentuer leur implication dans ce domaine.
C"est dans ces directions que devrait s"orienter l"assistance internationale au développement de l"accès à l"énergie dans cette région du monde.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?
L’origine de la présence et de la coopération militaires en Afrique remonte au pacte tacite de la décolonisation de l’Afrique francophone. Cette coopération a permis la création des armées africaines des anciennes colonies et s’inscrivait dans le projet visant à éviter l’expansion du communisme et à maintenir l’influence de la France dans les pays nouvellement indépendants.
L'évolution de la diplomatie des villes en Afrique : impact, potentiel et défis actuels des activités internationales des villes africaines
Au cours des dernières décennies, les villes africaines se sont hissées au rang des principaux acteurs de l’évolution de la diplomatie des villes. En effet, les municipalités du continent ne se sont pas seulement adaptées aux nouvelles tendances de la coopération internationale. Elles ont façonné l’approche actuelle du partenariat où les autorités locales du monde entier travaillent ensemble pour relever des défis urbains communs tels que le changement climatique, la migration et la justice sociale.
La Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits
Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.
Le président spirituel du Kenya et la création d'une nouvelle république : William-Ruto, les évangéliques du Kenya et les mobilisations religieuses dans la politique électorale africaine
Au cours des deux dernières décennies, un nouveau paradigme est apparu en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique : l’influence croissante des églises évangéliques et de leurs dirigeants dans les dynamiques électorales. La croissance numérique et démographique de ces mouvements religieux semble aller de pair avec leur rôle de plus en plus marqué dans la vie politique de ces deux régions, une présence qui a un impact sur les processus électoraux, mais aussi sur les sociétés et les formes que prend la gouvernance.