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La Chine à Djibouti : une base militaire aux caractéristiques chinoises ?

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Le démarrage de la construction de la base militaire chinoise à Djibouti a été confirmé par le ministère de la Défense chinois en février dernier. Longtemps, les officiels chinois ont répété que la Chine ne se hasarderait jamais à construire de bases militaires ou à stationner de garnisons à l’étranger.

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Golfe d'Aden, Djibouti, 6 février 2016 : navire de guerre chinois dans le port de Djibouti
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La construction d’une base militaire à Djibouti, qui devrait accueillir plusieurs milliers d’hommes dès fin 2017, constitue donc une prise de distance avec ce principe. Aussi le gouvernement chinois et les médias officiels adoptent-ils un profil bas sur cette question. La base militaire, officiellement désignée comme un « projet d’infrastructure offrant un support logistique aux convois de militaires chinois », aurait, selon le ministère de la Défense chinois, pour seul objectif de fournir un appui logistique aux troupes chinoises participant à des opérations d’escorte de navires dans le golfe d’Aden ou à proximité des côtes de Somalie ainsi qu’aux opérations de maintien de la paix et autres opérations humanitaires en Afrique.

En choisissant d’établir sa première base militaire à Djibouti, la Chine rejoint le club des grandes puissances qui stationnent leurs troupes dans ce micro-État de la Corne de l’Afrique. La position stratégique de Djibouti, une ancienne colonie française située dans le golfe d’Aden où transite 30 % du transport de marchandises international, et sa stabilité politique ont déjà conduit la France (1977), les États-Unis (2002) et plus récemment le Japon (2011) à y installer des troupes.

L’arrivée de la Chine sur ce territoire exigu où se cristallisent les ambitions militaires en Afrique des grandes puissances mondiales, alimente sans surprise le discours sur la « menace chinoise ». L’ambassadeur des États-Unis à Djibouti a ainsi évoqué certains risques : la Chine pourrait profiter de la proximité avec la base militaire américaine pour collecter des informations stratégiques sur les activités militaires américaines. Il a également exprimé son inquiétude quant aux rumeurs de construction de nouvelles bases chinoises sur les côtes africaines, plus près de l’Europe. Selon certaines sources, les craintes américaines auraient même conduit Washington, accompagné de Tokyo, à faire pression sur le gouvernement de Djibouti afin que ce dernier n’accède pas à la requête de la Chine.

Cependant, le caractère offensif de la démarche chinoise devra se mesurer à l’aune de la taille définitive de la base militaire – annoncée comme très modeste. Par ailleurs, il semblerait que la Chine ait, dans un premier temps, approché l’Inde pour la construction de sa première base militaire ce qui, selon certains analystes « laisse à penser que Pékin n’a pas d’autres ambitions militaires en dehors du soutien de ses forces dans un environnement de coopération avec d’autres nations intéressées par la protection de l’ordre public ».

Quelles sont les raisons qui semblent avoir motivé la construction de la base militaire chinoise à Djibouti ?

L’impératif de protéger ses intérêts grandissants à l’étranger

Lors d’une conférence de presse en janvier dernier, Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinoises a entièrement justifié la construction du « centre logistique » de Djibouti par la nécessité pour la Chine de protéger ses intérêts à l’étranger, reprenant ainsi une argumentation développée dans le dernier Livre blanc paru au printemps  2015 qui présente les grands principes guidant la politique de défense chinoise.

Durant la dernière décennie en effet, les relations entre la Chine et nombre de pays africains se sont considérablement renforcées, d’abord pour des raisons économiques. Ainsi, l’Afrique est pour la Chine une source d’approvisionnement en ressources naturelles et énergétiques, et un important marché d’export pour les produits chinois.

 

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Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

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Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

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