Europe et Énergie : Bruxelles...entends-tu?
Entends-tu ce cri qui monte des quatre coins de l’Union et qui se résume à une phrase : " En Europe, la politique de l’énergie est incohérente et cela ne peut plus durer ". Cri d’autant plus légitime qu’il émane de responsables de terrain et pas d’eurosceptiques politiques.
Certes, Bruxelles, tu n’es pas la seule en cause, tu partages la culpabilité avec les vingt-sept capitales des Etats-membres. Inutile ici de reprendre les points de l’acte d’accusation : un traité de Lisbonne hybride sur l’énergie, un marché unique qui ne peut fonctionner compte-tenu des règles et des subventions nationales, une politique contre le changement climatique à la dérive, une prise en compte insuffisante des prix et des coûts du système énergétique, l’absence de signaux permettant d’évaluer la rentabilité des investissements.
A son échelle modeste, le Centre énergie de l’IFRI n’a cessé, sous forme d’articles ou d’éditoriaux en français ou en anglais, de mettre en évidence ces problèmes : l’Europe, l’énergie et le chaos (15 juin 2011), Energy Efficiency versus the EU ETS Counterproductive Tribalism in the Commission (29 juillet 2011), l’Europe de l’Energie, des politiques à contre-courant (29 novembre 2011), De l’espérance à l"incertitude, l"Europe, l"énergie et le climat, (24 février 2012).
Plus récemment, Claude Mandil et moi avons publié dans la tribune du " Monde.fr " un article intitulé : Ce que doit être (ou pas) une communauté européenne de l’énergie, qui esquissait une sortie possible de l’impasse actuelle.
Dans son récent green paper, la Commission va certes plus loin que d’habitude et dit beaucoup de choses mais elle s’arrête en chemin et n’ose pas soulever ouvertement les vraies questions, comme je l’ai souligné dans : A copy to be revised (26 mars 2013).
Que l’Union et ses Etats-membres le veuillent ou non, nous n’échapperons pas à un audit de nos politiques de l’énergie et à une redéfinition des actions communes permettant aux consommateurs et producteurs européens d’avoir un accès à une énergie sûre et décarbonée, au coût le plus faible possible, tout en assumant notre part, mais pas plus, de la lutte contre le changement climatique et à une vitesse qui tienne compte des réalités économiques
La Commission actuelle doit veiller aux inflexions nécessaires pour que celle qui lui succèdera en mai 2014 puisse travailler dans le cadre d’une politique redéfinie.
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