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COP21 : Haro sur le charbon

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Malgré un accord historique sur le climat en décembre 2015, diminuer le rôle du charbon dans le mix énergétique, et particulièrement dans la production d’électricité, reste très difficile. Cette note revient sur les choix de grands pays consommateurs en matière de charbon et de technologies propres.

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Amas de lignite servant à alimenter une centrale électrique. Crédit: John Kasawa
Amas de lignite servant à alimenter une centrale électrique. Crédit: John Kasawa
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Le 12 décembre 2015, les dirigeants du monde entier ont approuvé un accord historique pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels et se sont fixé un objectif de 1,5 °C pour le long terme. Les jours du charbon, l’énergie fossile la plus émettrice de CO2, pourraient donc être comptés. Si l’accord de Paris ne condamne pas spécifiquement son utilisation, la pression à l’encontre du charbon se renforce. Mais remplacer le charbon par des énergies non ou moins carbonées n’est pas si évident. La consommation mondiale de charbon, qui a augmenté de plus de 70 % depuis 2000, assure aujourd’hui 41 % de la production d’électricité mondiale. Même si l’enjeu climatique est urgent, on ne peut pas remplacer du jour au lendemain cette consommation.

Cinq grands consommateurs de charbon (Chine, États-Unis, Inde, Union européenne, et Japon) représentent 82 % de la consommation mondiale. La possibilité de substituer le charbon par d’autres sources d’énergie (gaz naturel, nucléaire, renouvelables) et de préférence nationales, afin de sécuriser l’approvisionnement électrique, diffère d’un pays à un autre. La Chine, qui représente la moitié de la demande mondiale de charbon, a annoncé une réduction de la dépendance de son économie vis-à-vis de cette énergie afin de réduire les émissions de polluants locaux qui empoisonnent les grandes villes chinoises. Si cette réduction marque un changement fondamental, il convient toutefois de noter que la demande chinoise de charbon devrait atteindre un plateau et non décliner rapidement. Aux États-Unis, la révolution des gaz de schiste facilite la substitution du charbon par le gaz naturel. La mise en œuvre du Clean Power Plan est toutefois indispensable pour obtenir les réductions d’émissions de CO2 annoncées par le gouvernement. En Inde, malgré le développement massif des énergies renouvelables, la demande de charbon devrait connaître une forte croissance avec le développement économique et social du pays, où encore un quart de la population n’a pas accès à l’électricité. En Europe, où la consommation de charbon est en baisse depuis deux ans après une courte « renaissance », les politiques diffèrent d’un pays à un autre : alors que la Grande-Bretagne vient d’annoncer l’arrêt des centrales au charbon d’ici 2025, la Pologne table sur cette énergie pour assurer son développement économique et son indépendance énergétique, et l’Allemagne ne prévoit qu’un déclin graduel de son parc électrique au charbon, qui assure encore près de la moitié de la production d’électricité du pays. Au Japon, le charbon est considéré comme une énergie de diversification, indispensable à la sécurité de l’approvisionnement du pays. Le Japon soutient également l’exportation de centrales au charbon à haut rendement. Ses projets de financement de nouvelles centrales s’étendent à pratiquement tous les pays de l’ASEAN. Le Japon défend sa politique en indiquant que l’utilisation des technologies développées dans le pays permettrait une réduction importante des émissions mondiales de CO2. Une position qui a abouti à assouplir l’accord de novembre 2015 entre les pays de l’OCDE, prévoyant un arrêt des financements aux centrales au charbon, sauf pour les technologies les plus avancées (centrales ultra-supercritiques).

Ainsi, il est illusoire de penser que le charbon va disparaître rapidement du mix électrique mondial. Même dans le Scénario 450 de l’AIE, en 2040, le charbon assure 30 % du bilan énergétique des pays de l’Asie hors pays OCDE. L’amélioration du rendement des centrales et le déploiement à large échelle des technologies de captage et stockage du CO2 (CCS) constituent les seules voies technologiques susceptibles de concilier la poursuite de l’utilisation du charbon et l’atteinte des objectifs de réduction des émissions requis par l’accord de Paris. Cette conclusion est similaire à celle du GIEC, qui indique que le CCS est indispensable pour parvenir à contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 °C, à côté d’un déploiement massif des autres solutions pour décarboner le système électrique.

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COP21 : Haro sur le charbon

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Sylvie CORNOT-GANDOLPHE

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Chercheuse associée, Centre énergie et climat de l'Ifri

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Énergie et Climat
Centre énergie et climat
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Le Centre énergie et climat de l’Ifri mène des activités et recherches sur les enjeux géopolitiques et géoéconomiques des transitions énergétiques. Il travaille à la fois sur les enjeux de sécurité énergétique, de compétitivité, de maîtrise des chaînes de valeur, et d'acceptabilité. Spécialisé dans l’étude des politiques européennes de l’énergie et du climat, et des marchés de l’énergie en Europe et dans le monde, ses travaux portent aussi sur les stratégies énergétiques et climatiques des grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde. Il offre une expertise reconnue, enrichie de collaborations internationales et d'événements à Paris et à Bruxelles, notamment.

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IA, centres de données et demande d'énergie : quelles tendances ?

Date de publication
24 février 2025
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Le secteur des technologies de l’information et de la communication représente aujourd’hui 9 % de la consommation mondiale d’électricité, les centres de données (data centers) 1 à 1,3 % et l’intelligence artificielle (IA) moins de 0,2 %. La demande croissante d’énergie du cloud d’abord, et maintenant de l’IA (10 % de la demande d’électricité des data centers aujourd’hui), a exacerbé cette tendance. À l'avenir, les centres de données à grande échelle gagneront du terrain parmi tous les types de centres de données et l'IA représentera probablement environ 20 % de la demande d'électricité des centres de données d'ici à 2030.

Laure de ROUCY-ROCHEGONDE Adrien BUFFARD
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Accélération de la transition énergétique de l’Inde : le défi de la flexibilité des réseaux au cœur des enjeux

Date de publication
20 février 2025
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L’Inde augmente rapidement sa capacité en énergies renouvelables (EnR), ajoutant 15 à 20 GW par an, mais l’objectif ambitieux de 500 GW de capacité non fossile d’ici 2030 est menacé si le rythme de déploiement des EnR ne s’accélère pas. 

Akul RAIZADA
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Pétrole : incertitudes et perspectives divergentes à moyen et long termes

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La crise du marché pétrolier en 2014 a débouché sur une reprise en main du marché par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Celle-ci s’est mise d’accord sur une diminution des quotas de production de tous ses membres, notamment les pays du Moyen-Orient et l’organisation s’est alliée à d’autres producteurs, principalement la Russie, au sein de l’alliance dite « OPEP+ ». Son pouvoir de marché s’est confirmé à l’occasion de la pandémie, après un éclatement temporaire de l’alliance élargie.

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France-Allemagne : un sursaut dans l’énergie est indispensable

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La France et l’Allemagne doivent surmonter leurs désaccords et travailler ensemble pour limiter les coûts de la transition et renforcer la sécurité énergétique. La complémentarité, plutôt que l’uniformisation des trajectoires, doit être recherchée. Un nouveau départ peut avoir lieu en 2025 à la suite des élections allemandes et implique plus de flexibilité et d’efficacité dans la mise en œuvre des objectifs européens, ainsi que l’ancrage systématique du principe de neutralité technologique.

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Amas de lignite servant à alimenter une centrale électrique. Crédit: John Kasawa

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