L’innovation ouverte de défense. Effet de mode ou nouveau solfège ?
Parmi les enseignements qui peuvent être tirés des conflits récents, l’emploi des technologies civiles sur le champ de bataille suscite un intérêt croissant au sein des armées françaises et étrangères. Les exemples, de plus en plus nombreux, de l’intégration effective de technologies civiles au sein des forces, y compris en cours de conflit, témoignent de l’importance de l’innovation ouverte et de l’accélération de la course internationale à l’innovation de défense.
La guerre en Ukraine offre ainsi plusieurs exemples concrets de la plus-value opérationnelle qu’elle peut apporter. C’est le cas de l’application GIS Art, dont le déploiement s’est accéléré à la suite de l’invasion des forces russes en Ukraine, et qui permet aux soldats ukrainiens d’obtenir un appui d’artillerie en transmettant des coordonnées de frappe depuis leur smartphone.
L’innovation ouverte de défense peut donc dans certaines conditions rééquilibrer – voire renverser – les rapports de force. Elle vise à détecter, stimuler, capter des innovations issues de la société civile et à les intégrer en cycle court dans leurs structures de forces pour saisir des opportunités ou répondre à des défis sur le terrain. Pour les États, ce mode d’innovation semble aujourd’hui s’imposer sans pour autant remettre en cause le déroulement des opérations d’armement.
Plus qu’un simple effet de mode, porté par le développement des « méthodes agiles » issues du monde civil, l’innovation ouverte de défense s’est imposée comme une nécessité pour assurer la supériorité opérationnelle. Elle incite à plaider en faveur d’un « nouveau solfège » de la base industrielle de technologies et de défense (BITD) française.
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