Les Émirats arabes unis et la compétition sino-américaine. Vers une politique de non-alignement ?
En un peu de moins de cinq ans, les Émirats arabes unis (EAU) ont accéléré leur rapprochement avec la Chine de Xi Jinping, au point de devenir le premier pays du Golfe à se retrouver au cœur de la rivalité entre Pékin et Washington. Bien que bénéficiant d’une large présence militaire américaine, les EAU ont fait de leur partenariat avec le régime chinois un nouvel axe de priorité qui va au-delà des échanges énergétiques et commerciaux.
- Si cette politique chinoise des EAU – partenaire traditionnel de Washington dans la région – reflète l’érosion de l’influence américaine dans le Golfe, elle n’est pas sans susciter d’interrogation sur la viabilité de la stratégie d’Abou Dhabi.
- En dépit de leurs velléités d’autonomie stratégique, les EAU restent fortement dépendants des garanties de sécurité qui lui sont offertes par les États-Unis, si bien que les tensions entre Washington et Abou Dhabi autour de son partenariat grandissant avec Pékin dans des domaines sensibles (réseau 5G, coopération de défense) pourraient compromettre les fondements de sa sécurité.
- Alors que la crise énergétique découlant de la guerre en Ukraine permet aux pays du Golfe producteurs d’hydrocarbures de se retrouver en position de force vis-à-vis de leurs consommateurs occidentaux, Abou Dhabi semble désormais résolu à maintenir son jeu d’équilibre entre Washington et Pékin.
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La France a-t-elle encore une politique arabe ?
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