Un Moyen-Orient entre guerres et recomposition
Dans un Moyen-Orient chaotique, la date du 7 octobre 2023 marque un tournant majeur qui peut conduire à un embrasement de toute la zone. La guerre à Gaza intervient dans une situation déjà en pleine évolution caractérisée par l’affirmation de l’autonomie stratégique de plusieurs puissances régionales de même que par un basculement géopolitique au profit de la Russie et de la Chine.
Dix mois après l’attaque terroriste du 7 octobre, la « guerre totale » déclarée par Benyamin Netanyahou présente un bilan provisoire des plus inquiétant. Le bilan humain et matériel est particulièrement lourd : du côté israélien, aux 1 200 victimes de l’attaque initiale s’ajoute la mort de 39 otages et de 689 combattants de Tsahal. Du côté palestinien, on compte, selon le Hamas, près de 40 000 morts à Gaza, en majorité des civils, les chiffres exacts faisant l’objet d’une controverse notamment sur le nombre de femmes et d’enfants. Par ailleurs, les bombardements massifs menés par Tsahal auraient déjà détruit près des deux tiers des logements et l’essentiel des infrastructures, qu’il s’agisse du réseau d’eau potable, des hôpitaux ou des établissements scolaires. Or, aucune solution politique ou militaire n’est en vue. Bien au contraire, cette guerre révèle la gravité du clivage à l’intérieur de la société israélienne, la menace croissante qui pèse sur sa sécurité et la mort de la solution à deux États.
L'article est issu de la revue Diplomatie, n°129, Le Moyen-Orient durablement déstabilisé, Areion Group, Septembre-Octobre 2024.
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Texte citation
Netanyahou, toujours appuyé par l’extrême droite religieuse, joue la pérennisation de la guerre pour conserver le pouvoir alors que plus des deux tiers de la population souhaitent son départ.
Conseiller, Programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri
Texte citation
La Russie est de retour dans la région, et ne fait que confirmer une tradition plus que centenaire justifiée à l’origine par la protection des chrétiens orthodoxes et la « poussée vers les mers chaudes ».
Conseiller, Programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri
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Iran et Israël : meilleurs ennemis
L’attaque de missiles iraniens sur le sol israélien le 13 avril 2024, suivie par une riposte d’Israël visant une base militaire proche d’un des principaux sites nucléaires iraniens, fut le point d’orgue d’une guerre multiforme qui oppose les deux pays depuis plusieurs décennies. Alors qu’Israël entretenait les meilleures relations, diplomatiques et même militaires, avec l’Iran du Shah Mohammad Reza Pahlavi, il est apparu très vite qu’il n’en serait pas de même avec la République islamique.
La France a-t-elle encore une politique arabe ?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.
France/Maghreb : une relation tumultueuse
Les relations avec le Maghreb, anciennes et marquées du sceau de la colonisation, restent difficiles alors qu’il s’agit pour la France d’une région prioritaire pour sa politique étrangère, où elle continue d’avoir une place majeure dans les domaines politique, économique et culturel, même si celle-ci est en déclin relatif. Le ministère des Affaires étrangères envoie des diplomates confirmés dans ces pays, dont la diaspora installée en France reste très proche. La relation se complique dès lors que le Maroc, l’Algérie et dans une moindre mesure la Tunisie, entrent en conflit. L’objectif de notre politique est d’avoir des relations étroites et confiantes avec ces trois pays, d’où la pression migratoire est forte. La question des visas demeure d’ailleurs un dossier très sensible, comme l’ont montré les vives réactions à la décision française prise en septembre 2021 d’en réduire le nombre de 50 %.