La souveraineté nationale dans la vision russe
La souveraineté est mentionnée dans de multiples documents et discours officiels comme le bien le plus précieux que possède un pays quels que soient son régime et ses orientations politiques, car « seuls les États souverains peuvent répondre efficacement aux défis du temps et aux attentes des citoyens ». Dans la vision des dirigeants russes, la souveraineté dans un monde globalisé est un bien rare, dont ne disposent que quelques États, au premier rang desquels figurent les États-Unis, la Chine et la Russie elle-même. En revanche, les écrits et discours les plus officiels évoquent avec mépris la « vassalisation » des pays de l’Union européenne à l’égard de Washington ou décrivent l’Ukraine comme un « protectorat » américain.
Quant à la Russie postsoviétique, son évolution depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir est présentée comme un processus de recouvrement de la souveraineté nationale, affaiblie par la chute de l’Union soviétique et le déclassement économique et stratégique des années 1990. Dépendant des aides financières occidentales, Boris Eltsine aurait laissé l’Occident dicter au Kremlin le choix des politiques économique, sociale et étrangère. La mise en valeur de la souveraineté, présente dès l’arrivée de V. Poutine au pouvoir, s’est considérablement renforcée depuis l’annexion de la Crimée : comprise d’une manière très large, elle englobe les aspects économiques, militaires, politiques et sociaux. Mais surtout, elle acquiert des accents de plus en plus protectionnistes et défensifs sur le plan extérieur, et autoritaires en interne.
Lire l'étude en intégralité dans la Revue Défense Nationale.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes commandants russes de la guerre en Ukraine : purges, remaniements et mécontentements
Les remaniements du haut commandement militaire russe au cours de la guerre en Ukraine ont eu lieu de manière inégale, aussi bien dans le temps que dans les structures des forces armées. Les motifs et le calendrier des décisions prises par Vladimir Poutine concernant les cadres de l’armée défient souvent toute logique.
Les effectifs de l'armée russe après deux ans et demi de guerre en Ukraine
En plus d’une victoire militaire en Ukraine, les dirigeants russes souhaitent constituer d’importants effectifs militaires en vue d’un éventuel conflit avec l’OTAN dans l’espace Baltique et la péninsule de Kola. Les prévisions actuelles comptent sur une augmentation des effectifs militaires russes d’environ 350 000 hommes, pour atteindre un total de 1,5 million de soldats et d’officiers. Dans le contexte du conflit qui se déroule actuellement en Ukraine, cet objectif ne peut être atteint sans une nouvelle vague de mobilisation massive.
La relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient
Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.
La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord
Depuis son agression en Ukraine, la Russie développe ses liens avec trois États qui l’accompagnent dans sa contestation de l’ordre occidental. Le partenariat avec la Chine, inégal, est cependant destiné à durer. Avec l’Iran fonctionne une solidarité de sanctionnés. Et la relation avec Pyongyang est essentiellement opportuniste.