La Russie en quête de son « Internet souverain »
Petit à petit, Moscou a renforcé son contrôle sur l’Internet en Russie, mais sans jamais parvenir à museler l’usage militant. À partir du 1er décembre, une nouvelle loi instituera un « Internet souverain » et vise à maîtriser complètement les infrastructures sur le territoire russe.
La politique numérique des autorités russes ne peut laisser l’observateur indifférent. Depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en mai 2012, Moscou déploie un activisme certain en matière de régulation et de contrôle de l’Internet. Par vagues successives, le Kremlin a ainsi tenté d’imposer des listes de sites interdits, de juguler les usages militants des réseaux sociaux et messageries instantanées, de relocaliser sur le territoire de la Fédération les données des internautes russes, ou encore de briser le chiffrement des données, tout en condamnant au pénal, parfois durement, les auteurs de propos critiques en ligne à l’encontre des autorités.
Signée par Vladimir Poutine le 1er mai 2019, la nouvelle loi instituant un « Internet souverain » sera effective à partir du 1er décembre. Elle devrait marquer un tournant dans cette approche, jusqu’à présent infructueuse pour le Kremlin. En passant d’une logique de contrôle des contenus à une logique de maîtrise des infrastructures, la politique russe constitue un point de non-retour et illustre à merveille le phénomène de fragmentation de l’Internet mondial. [...]
Lire l'article : La Russie en quête de son « Internet souverain » sur le site de l'Ina, La Revue des Médias
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes commandants russes de la guerre en Ukraine : purges, remaniements et mécontentements
Les remaniements du haut commandement militaire russe au cours de la guerre en Ukraine ont eu lieu de manière inégale, aussi bien dans le temps que dans les structures des forces armées. Les motifs et le calendrier des décisions prises par Vladimir Poutine concernant les cadres de l’armée défient souvent toute logique.
Les effectifs de l'armée russe après deux ans et demi de guerre en Ukraine
En plus d’une victoire militaire en Ukraine, les dirigeants russes souhaitent constituer d’importants effectifs militaires en vue d’un éventuel conflit avec l’OTAN dans l’espace Baltique et la péninsule de Kola. Les prévisions actuelles comptent sur une augmentation des effectifs militaires russes d’environ 350 000 hommes, pour atteindre un total de 1,5 million de soldats et d’officiers. Dans le contexte du conflit qui se déroule actuellement en Ukraine, cet objectif ne peut être atteint sans une nouvelle vague de mobilisation massive.
La relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient
Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.
La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord
Depuis son agression en Ukraine, la Russie développe ses liens avec trois États qui l’accompagnent dans sa contestation de l’ordre occidental. Le partenariat avec la Chine, inégal, est cependant destiné à durer. Avec l’Iran fonctionne une solidarité de sanctionnés. Et la relation avec Pyongyang est essentiellement opportuniste.