La Turquie essaie de se vendre comme un contributeur essentiel à la future défense européenne
Puissance militaire, Etat pivot entre le Moyen-Orient et l'Europe, la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan est devenue incontournable sur la scène internationale. Alors que le gouvernement turc semble déterminé à réprimer le mouvement de contestation qui a suivi l'arrestation du principal opposant à Erdoğan, les chancelleries occidentales se font peu entendre.
Des manifestations massives, avec parfois des centaines de milliers de personnes. L'arrestation du maire d’Istanbul et figure de proue du parti d'opposition CHP, Ekrem Imamoğlu, le 19 mars, a déclenché une vague de protestation inédite depuis plus de 10 ans en Turquie. Face à la répression et à la crainte exprimée par les opposants d'une forte régression démocratique, les capitales européennes restent relativement discrètes.
"Il y a très peu de réactions parce que l'on a compris que la Turquie est un acteur stratégique important en soi, dans son environnement", relève dans Géopolitis Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie/Moyen-Orient à l'Ifri. "La multiplication des crises au Moyen-Orient rend le terrain particulièrement difficile. L'ouverture de pourparlers de paix indirects, sous la conduite de Donald Trump, entre la Russie et l'Ukraine est quand même encore quelque chose de chaotique. La Turquie a donc une position très importante parce qu'elle a la main un peu sur tous ces dossiers. Et elle essaie de se vendre aujourd'hui comme un contributeur essentiel à la future défense européenne."
L'entretien est disponible en intégralité sur le site de RTS.
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Dorothée SCHMID
Responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri
