Sociétés
L'existence d'une société civile internationale fait l'objet de débats théoriques. Par-delà ces débats, l'étude des sociétés demeure essentielle à la compréhension de la marche du monde.

Révolutions arabes et gaz de schiste : un mélange explosif
Les pays producteurs du Maghreb et du Moyen-Orient, traditionnellement-clé dans le paysage énergétique mondial, sont sous les feux de deux révolutions croisées : les révolutions arabes qui agitent la région, et la révolution énergétique, en d’autres termes, le bouleversement provoqué par les hydrocarbures non conventionnels, communément gaz de schiste, sur les marchés énergétiques mondiaux. Les réformes sont urgentes mais certains pays de la région sont plus conscients et mieux armés que d’autres pour faire face à la situation.

Les panneaux publicitaires à Abidjan : miroirs des marques, marqueurs des consommations. Publicité, consommation et banalisation culturelle dans une Afrique en croissance
Avec 5 % de croissance de son PIB en moyenne ces dernières années, le continent africain, longtemps méprisé par les investisseurs et les observateurs économiques internationaux, apparaît maintenant comme un continent d’opportunités pour les affaires et un relais de croissance indéniable pour des entreprises internationales affectées par la crise économique mondiale.
De quoi Snowden est-il le nom ?
Edward Snowden est celui par qui le scandale est arrivé. Que sait-on au juste de cet homme au visage juvénile né en juin 1983 ? Quels sont les ressorts psychiques et politiques de sa révélation du programme Prism ? Héros pour les uns, traître pour les autres, il reflète ce glissement de civilisation provoqué par la propagation des technologies de l’information et de la communication. Définissant la civilisation comme cette « aptitude à la transmission d’un ordre symbolique d’une génération à une autre », Alain Badiou déplore « la désorientation grandissante où se trouvent nos fils » auxquels ne serait plus proposé d’initiation. Or, la part étatique de l’initiation des fils s’est longtemps faite par le service militaire. Cette figure du maoïsme français explique, sans rire, que l’instabilité identitaire des fils d’aujourd’hui serait un symptôme, parmi d’autres, du dépérissement de l’État démocratique, amputé de ses fonctions symboliques d’initiation à la guerre. Première hypothèse : si Snowden nommait quelque chose, ce pourrait être le dépérissement de l’État américain, humilié par l’un de ses fils, décidé à révéler son hybris. Edward Snowden a bénéficié de multiples soutiens publics, notamment celui de Jürgen Habermas, qui a souligné son « courage civique exemplaire ». Seconde hypothèse : si Snowden nommait quelque chose, ce pourrait être l’aspiration à un espace public direct d’une génération de militants désormais prête à combattre toute restriction étatique en la matière, a fortiori lorsqu’elle émane de la première puissance mondiale, qui prétend être garante de la liberté d’Internet.
L’affaire Snowden rappelle aux naïfs que l’espionnage est un des plus vieux métiers du monde ; les progrès du libéralisme politique n’ont en aucun cas empêché la persistance d’une face cachée de l’État. Ils l’ont même accentuée. Plus profondément, si l’espionnage se révèle consubstantiel aux pouvoirs politiques les plus anciens, la création et le développement de services de renseignement, inscrits dans l’appareil d’État, sont étroitement liés à la modernité politique. Depuis plusieurs années, des mises en garde étaient formulées sur la tendance des régimes – autoritaires comme démocratiques – d’exercer une surveillance, un contrôle, voire une répression par voie numérique. L’affaire Snowden illustre la capacité de déstabilisation d’un individu sur l’ensemble du système diplomatique. C’est pourquoi il faut comprendre ses motivations profondes, ainsi que les réactions qu’il suscite. Edward Snowden défend une cause : divulguer des informations et documents pour dénoncer les ravages de la surveillance étatique, ainsi que les ententes entre les autorités américaines et de grands groupes privés. Dans ce domaine particulièrement sensible, toutes les manipulations sont évidemment possibles. Il n’en demeure pas moins que l’affaire Snowden signale l’apparition d’un différend fondamental entre sociétés civiles et États sur l’équilibre entre libertés individuelles et sécurité nationale. Vieux débat s’il en est, mais qui se structure aujourd’hui à l’échelle globale.
Les nouvelles voies de l'espionnage : Aux démocraties de montrer l'exemple
Douze ans après le 11-Septembre, l'affaire Snowden marque une nouvelle bifurcation du système international. Ben Laden a façonné l'appareil de sécurité des Etats-Unis, et par conséquent de leurs alliés, au cours de la dernière décennie. Edward Snowden sert désormais à nommer la nouvelle menace : la dénonciation de la NSA et de son étroite collusion avec les entreprises américaines du secteur numérique. Reste à savoir si les alliés traditionnels de Washington partagent cette définition, alors même qu'ils prennent conscience du caractère intrusif, systématique et, pour tout dire, incontrôlé, de cette surveillance qui s'exerce aussi à leurs dépens.
De quoi Snowden est-il le nom ?
Edward Snowden est celui par qui le scandale est arrivé. Que sait-on au juste de cet homme au visage juvénile né en juin 1983? Quels sont les ressorts psychiques et politiques de sa révélation du programme Prism?
L'espionnage électronique est-il une pratique courante entre alliés ?
Il y a toujours eu de l’espionnage entre pays adversaires ou alliés. Les exemples ne manquent pas entre la France et les États-Unis pendant ou après la guerre froide, dans le domaine militaire ou économique. Ce qui frappe dans l’affaire de la NSA, c’est la proportion, le caractère systématique et non ponctuel de la surveillance américaine, sans le moindre « gentleman agreement » entre alliés.
Les systèmes de santé en Algérie, au Maroc et en Tunisie : Des transitions inachevées
Pénuries fréquentes de médicaments, dépenses non remboursées, distances trop longues en milieu rural pour accéder à des services de soins, vétusté et inadaptation de certains équipements, les systèmes de santé des pays du Maghreb central traversent une crise.
Syrie, Snowden, homophobie... à quoi joue Vladimir Poutine avant le G20?
À Saint-Pétersbourg, l'ambiance sera tendue pour la photo de famille du G20 qui s'ouvre ce jeudi 5 septembre. Les sorties du président russe ont effectivement le don d'irriter les autres pays, et en particulier les États-Unis, compte-tenu du lourd passif entre les deux nations. A tel point que Barack Obama a "sévi" début août: il a annulé sa rencontre avec Poutine, initialement prévue en marge du sommet. Du jamais vu depuis plusieurs dizaines d'années.
"Le boycott du sommet de Moscou par Obama renforce la popularité de Poutine en Russie"
Les faits - Thomas Gomart, 40 ans, est directeur du centre Russie à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Pour L'Opinion, il décrypte l'attitude russe, après la décision de Barack Obama d'annuler sa participation à un sommet avec Vladimir Poutine, début septembre à Moscou, à la suite de l'affaire Edward Snowden, ce défecteur de l'agence de renseignements américaine NSA à qui le pouvoir russe a accordé l'asile.
L'éducation au Maghreb : promesses et défis
Cette étude retrace le développement des systèmes éducatifs au Maghreb et les principaux défis auxquels ils sont confrontés depuis les indépendances et établit les liens entre les révoltes et soulèvements qu’a connus récemment la région avec les impasses soulignées dans ce travail.
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