
Les États-Unis de Trump, adversaires stratégiques et idéologiques de l’Europe

Le pire cauchemar sécuritaire des Européens semble se produire : mardi 18 février 2025, les ministres des affaires étrangères américain et russe Marco Rubio et Sergueï Lavrov se sont retrouvés en Arabie saoudite pour engager la normalisation des relations entre leurs deux pays. La réunion avait aussi pour objectif de mettre en place des négociations de paix pour l’Ukraine. Susceptibles d’affecter tout le vieux continent, les échanges se sont néanmoins déroulés sans les Européens ni les Ukrainiens.
La Crimée, "un anachronisme dangereux"
En 1854, Paris et Londres déclarèrent la guerre à la Russie pour soutenir les troupes ottomanes, et débarquèrent en Crimée. En 1954, la Crimée fut donnée à la République d'Ukraine au sein de l'URSS. En 1994, le mémorandum de Budapest signé par Washington, Londres, Kiev et Moscou garantit la dénucléarisation de l'Ukraine et son intégrité territoriale.
"Poutine n'a pas intérêt à aller au conflit armé"
Des militaires russes continuent à arriver ce lundi dans la péninsule ukrainienne de Crimée, au cœur depuis quelques jours d’un bras de fer entre Moscou et le nouveau pouvoir de Kiev. Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de la Russie à l’Institut français des relations internationales (Ifri), analyse les scénarios possibles.
Va-t-on vers une guerre en Crimée ?
Va t'on vers une nouvelle guerre en Crimée?
Avec Alexandre Adler, d’Europe 1; Jean-Marie Cavada, Député européen, vice-président du nouveau centre; Thomas Gomart, Directeur du développement stratégique de l’IFRI, spécialiste de la Russie; Walid Berrissoul, envoyé spécial d’Europe 1 en Crimée; Piotr Smolar, envoyé spécial du journal Le Monde à Kiev.
La Crimée, une région sous emprise russe
Après Kiev, c'est sur une autre région de l'Ukraine que se portent tous les regards: la Crimée. La situation dans cette presqu'île de 26.000 km² est aujourd'hui explosive. La population largement pro-russe, qui aurait un temps recueilli le président déchu Ianoukovitch, voit d'un mauvais œil le renversement du pouvoir. La minorité tatare, un temps persécutée par le régime soviétique, se range elle du côté du nouveau gouvernement. Aux yeux de Moscou, la zone revêt un intérêt stratégique: le port de Sébastopol abrite la flotte de la mer Noire de l'armée russe. Aux yeux de nombreux Russes, elle appartient historiquement à leur territoire.
Les camps de réfugiés et la guerre : Du sanctuaire à l'enfermement humanitaire ?
Créés pour protéger les populations civiles affectées par des conflits ou des catastrophes naturelles, les camps de réfugiés et de déplacés possèdent une indéniable dimension stratégique et leur gestion peut être déterminante pour les sorties de crise.
Ianoukovitch et la politique étrangère ukrainienne : retour à l'équilibre ?
L'amélioration des relations avec Moscou est une priorité de la politique étrangère du nouveau président ukrainien : en témoignent les récents accords gaziers sur la flotte russe en Crimée.
Cette incursion ne remet pas du tout en question la dissuasion nucléaire russe, ajoute Héloïse Fayet, de l’Institut français des relations internationales, puisqu’elle ne constitue pas une menace sur ce que les Français qualifient d’intérêts vitaux (la formule russe est “menace existentielle”), même si elle égratigne l’intégrité territoriale du pays .
citée par Yves Bourdillon pour Les Echos.

Incursion ukrainienne en Russie : "Non, la menace nucléaire n'est pas devenue une menace fantôme"
Alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine fait rage depuis près de deux ans et demi et l'invasion de la seconde par la première, les forces ukrainiennes mènent depuis le 6 août, une incursion d'envergure dans la région russe de Koursk. Si Vladimir Poutine a plusieurs fois agité le spectre de la bombe atomique pour faire pression sur les puissances occidentales, il a fort heureusement choisi de ne pas l'employer alors même que la Russie est directement attaquée sur son territoire. Doit-on comprendre que l'emploi de l'arme nucléaire est désormais inenvisageable ?
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