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Le gaz au Mozambique, une évolution économique à haut risque

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Le gaz au Mozambique, une évolution économique à haut risque
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Depuis les découvertes pétrolières en Ouganda en 2006, l’Afrique de l’Est est le théâtre d’une course à l’exploration d’hydrocarbures. Cependant, les réserves pétrolières d’Ouganda, celles plus récentes et plus modestes du Kenya et les quelques poches gazières en Éthiopie resteront sans commune mesure avec les immenses ressources gazières découvertes depuis 2010 dans l’offshore du Mozambique et de la Tanzanie.

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Depuis les découvertes pétrolières en Ouganda en 2006, l’Afrique de l’Est est le théâtre d’une course à l’exploration d’hydrocarbures. Cependant, les réserves pétrolières d’Ouganda, celles plus récentes et plus modestes du Kenya et les quelques poches gazières en Éthiopie resteront sans commune mesure avec les immenses ressources gazières découvertes depuis 2010 dans l’offshore du Mozambique et de la Tanzanie. Les quelque 184 trillions de pieds cubes décelés dans le bassin du Rovuma au nord du Mozambique (quantité du même ordre qu’au Nigeria) vont complètement bouleverser le marché régional et international. Si le pétrole ougandais aura un impact très conséquent pour l’économie nationale, il sera en revanche anecdotique pour le marché pétrolier mondial. En revanche, le gaz du Mozambique va non seulement transformer complètement le paysage économique local (quadruplement probable du PNB en à peine plus d’une décennie) mais également avoir des conséquences très profondes sur le marché mondial en termes de prix, ainsi qu’en termes de projets.

Du fait de ces découvertes gazières et du développement concomitant d’importants projets charbonniers, le Mozambique est devenu depuis quelques années une terre d’accueil d’investissements directs majeurs (5 milliards de dollars en 2012 alors que le PNB n’excède pas 14 milliards de dollars). Les opportunités pour les sociétés étrangères avec des compétences dans les services pétroliers (forage, assemblage de pipeline et montage d’usines) ou associés (catering, logistique…) sont déjà nombreuses. Cela sera aussi le cas pour la construction d’infrastructures (ponts, aéroports, ports, routes) ou pour les activités de construction de logements dans les zones gazières (province de Cabo Delgado). Pour le seul secteur gazier, le président de la major italienne ENI Paolo Scaroni évoque régulièrement un investissement de 50 milliards de dollars pour la durée de vie du projet.
Si les opportunités pour les travailleurs étrangers sont grandes, le contexte politico-économique local est très complexe. Indépendant depuis 1975 après des combats armés débutés dix ans plus tôt contre le colonisateur portugais, le Mozambique est ensuite entré en guerre civile, formellement achevée en 1992 avec les accords de Rome. Son histoire économique stable n’a donc que vingt ans et les conséquences de ces différents conflits sont importantes et resteront durables : pauvreté endémique, qui touche jusqu’aux trois quarts des ruraux dans les zones septentrionales du pays, absence quasi-totale de main-d’oeuvre formée et manque criant d’infrastructures.
Fruit d’un terrain au Mozambique au mois d’août 2013 où l’auteur a rencontré une quarantaine d’acteurs (hommes politiques du régime, de l’opposition, responsables des compagnies pétrolières, ambassadeurs, bailleurs de fonds, coopérations bilatérales et multilatérales, journalistes, ONG), cette note s’attache à analyser la manière dont le gouvernement mozambicain se prépare à cette nouvelle phase de développement. . À cela s’ajoute un secteur privé faiblement développé et assez largement contrôlé par les membres dirigeants du parti Frelimo au pouvoir (d’idéologie communiste mais d’orientation libérale depuis la fin des années 1980).

Les quelque 184 trillions de pieds cubes décelés dans le bassin du Rovuma au nord du Mozambique (quantité du même ordre qu’au Nigeria) vont complètement bouleverser le marché régional et international. Si le pétrole ougandais aura un impact très conséquent pour l’économie nationale, il sera en revanche anecdotique pour le marché pétrolier mondial. En revanche, le gaz du Mozambique va non seulement transformer complètement le paysage économique local (quadruplement probable du PNB en à peine plus d’une décennie) mais également avoir des conséquences très profondes sur le marché mondial en termes de prix, ainsi qu’en termes de projets.

Du fait de ces découvertes gazières et du développement concomitant d’importants projets charbonniers, le Mozambique est devenu depuis quelques années une terre d’accueil d’investissements directs majeurs (5 milliards de dollars en 2012 alors que le PNB n’excède pas 14 milliards de dollars). Les opportunités pour les sociétés étrangères avec des compétences dans les services pétroliers (forage, assemblage de pipeline et montage d’usines) ou associés (catering, logistique…) sont déjà nombreuses. Cela sera aussi le cas pour la construction d’infrastructures (ponts, aéroports, ports, routes) ou pour les activités de construction de logements dans les zones gazières (province de Cabo Delgado). Pour le seul secteur gazier, le président de la major italienne ENI Paolo Scaroni évoque régulièrement un investissement de 50 milliards de dollars pour la durée de vie du projet.

Si les opportunités pour les travailleurs étrangers sont grandes, le contexte politico-économique local est très complexe. Indépendant depuis 1975 après des combats armés débutés dix ans plus tôt contre le colonisateur portugais, le Mozambique est ensuite entré en guerre civile, formellement achevée en 1992 avec les accords de Rome. Son histoire économique stable n’a donc que vingt ans et les conséquences de ces différents conflits sont importantes et resteront durables : pauvreté endémique, qui touche jusqu’aux trois quarts des ruraux dans les zones septentrionales du pays, absence quasi-totale de main-d’oeuvre formée et manque criant d’infrastructures.

Fruit d’un terrain au Mozambique au mois d’août 2013 où l’auteur a rencontré une quarantaine d’acteurs (hommes politiques du régime, de l’opposition, responsables des compagnies pétrolières, ambassadeurs, bailleurs de fonds, coopérations bilatérales et multilatérales, journalistes, ONG), cette note s’attache à analyser la manière dont le gouvernement mozambicain se prépare à cette nouvelle phase de développement. À cela s’ajoute un secteur privé faiblement développé et assez largement contrôlé par les membres dirigeants du parti Frelimo au pouvoir (d’idéologie communiste mais d’orientation libérale depuis la fin des années 1980).

 

[Consultez le résumé de cette note sur le blog du programme Afrique Décryptages]

 

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978-2-36567-270-2

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Benjamin AUGÉ

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Afrique subsaharienne
Centre Afrique subsaharienne
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Créé en 2007, le centre Afrique subsaharienne de l’Ifri produit une analyse approfondie du continent africain, de ses dynamiques sécuritaires, géopolitiques, politiques et socio-économiques (en particulier le phénomène d’urbanisation). Le Centre se veut à la fois, via les différentes publications et conférences, un espace de diffusion d’analyses à destination des médias et du public mais aussi un outil d'aide à la décision des acteurs politiques et économiques à l'égard du continent.  

 

 

Le centre produit des analyses pour différents organismes tels que le ministère des Armées, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Agence française de développement (AFD) ou encore pour différents soutiens privés. Ses chercheurs  sont régulièrement auditionnés par les commissions parlementaires.

 

 

L’organisation d’événements de divers formats complète la production d’analyses en amenant les différentes sphères de l’espace public (académique, politique, médiatique, économique et société civile) à se rencontrer et à échanger outils d’analyse et visions du continent. Le Centre Afrique subsaharienne accueille régulièrement des responsables politiques de différents pays d’Afrique subsaharienne. 

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