Maghreb, Moyen-Orient : une priorité de politique étrangère pour la France
À la veille d’une importante échéance politique française, le groupe Avicenne a entrepris une réflexion sur le Maghreb et le Moyen-Orient en plein bouleversement et plus précisément sur la région qui, du Maroc à l’Iran en passant par la Syrie, est la plus affectée par les différentes évolutions que la région connaît et propose des orientations qui marquent une inflexion de la politique étrangère menée depuis dix ans.
Du Sahel à l’Indonésie, un arc de crise s’est formé : la plupart des pays musulmans sont confrontés à des troubles, des violences voire des situations de guerre. Si le Moyen-Orient est l’épicentre de ces violences et est devenu avec l’État islamique et Al-Qaïda un vivier proliférant de terroristes, ces violences essaiment en Afrique comme en Europe et affectent la sécurité de nombreux pays, dont la France touchée à de nombreuses reprises par des attentats djihadistes. En fait cette zone connaît de profondes mutations dont le mal nommé « printemps arabes » n’est qu’une des manifestations. Les sociétés sont profondément affectées par la modernité et par le processus de mondialisation. On assiste tout à la fois à un rejet de l’Occident et à une contestation de l’autorité, qu’elle soit politique ou sociétale. Le slogan « L’islam est la solution » sert de programme aux mouvements islamistes qui apparaissent comme une alternative. Une frange radicalisée bascule dans le djihad et représente une menace terroriste qui risque d’affecter encore longtemps la sécurité du monde, en particulier de l’Europe, proche de cette région. Or nous sommes liés au Maghreb et le Moyen-Orient par une histoire partagée, par la proximité géographique, par des intérêts culturels et économiques mutuels. Les événements qui s’y déroulent ne peuvent nous laisser indifférents.
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Maghreb, Moyen-Orient : une priorité de politique étrangère pour la France
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesTurquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.
Un Moyen-Orient entre guerres et recomposition
Dans un Moyen-Orient chaotique, la date du 7 octobre 2023 marque un tournant majeur qui peut conduire à un embrasement de toute la zone. La guerre à Gaza intervient dans une situation déjà en pleine évolution caractérisée par l’affirmation de l’autonomie stratégique de plusieurs puissances régionales de même que par un basculement géopolitique au profit de la Russie et de la Chine.
Iran et Israël : meilleurs ennemis
L’attaque de missiles iraniens sur le sol israélien le 13 avril 2024, suivie par une riposte d’Israël visant une base militaire proche d’un des principaux sites nucléaires iraniens, fut le point d’orgue d’une guerre multiforme qui oppose les deux pays depuis plusieurs décennies. Alors qu’Israël entretenait les meilleures relations, diplomatiques et même militaires, avec l’Iran du Shah Mohammad Reza Pahlavi, il est apparu très vite qu’il n’en serait pas de même avec la République islamique.
La France a-t-elle encore une politique arabe ?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.