«Zéro Covid» : le monde des affaires de plus en plus agacé par la gestion chinoise du Covid-19
Certaines entreprises étrangères n’hésitent plus à critiquer les mesures de confinement et certaines d’entre elles regardent désormais du côté de Singapour pour localiser leurs activités en Asie.
Symptôme d’une lassitude qui enfle, le communiqué diffusé jeudi soir par l’ambassade de France en Chine s’affranchit quelque peu des usages diplomatiques en vigueur avec Pékin. «La politique chinoise du zéro Covid dynamique a des répercussions sur les entreprises françaises présentes en Chine», résume le texte, qui détaille, sur un ton peu habituel: «Afin de maintenir et de développer le commerce et les investissements bilatéraux entre la Chine et la France, un environnement commercial transparent, prévisible et équitable est indispensable.»
Plus de 200 000 salariés en circuit fermé
Adressé en chinois aux 589 000 abonnés du compte Weibo (le Twitter local) de la représentation française à Pékin, le texte est en fait un copié-collé de la position exprimée par la Chambre de commerce et d’industrie France Chine, qui exhorte Pékin à «éliminer les restrictions inutiles et excessives». Le message n’a visiblement pas laissé indifférent puisqu’il a été «liké» à 85 000 reprises. Il constitue une critique pas du tout voilée, et donc particulièrement rare, des restrictions et règles drastiques imposées par le régime pour lutter contre le coronavirus, en confinant par exemple un immeuble entier dès lors qu’un cas est détecté.
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Signal clair
La pandémie a visiblement changé l'attitude des autorités chinoises au regard de la libre circulation des personnes et des biens. Une récente étude de la Chambre de commerce et d'industrie de 'l'Union européenne en Chine résume de manière lapidaire la situation : " Désormais l'idéologie l'emporte sur le pragmatisme." Un virage confirmé par fin octobre par le congrès du Parti communiste.
Marc Julienne responsable des activités Chine à l'Institut français des relations internationales, y voit un signal clair pour les entrepreneurs présents en Chine, quelle que soit leur nationalisté : "Il ne faut pas sortir de la ligne du parti".
Cela n'est pas sans conséquences sur nombre d'invesetisseurs:
- "Des entreprises commencent à quitter la Chine et Hongkong pour Singapour", note le chercheur.
[...] Signe de ce changement dans la géopolitique économique de l'Asie, Hongkong n'est plus la première place financière du continent. Elle est désormais devancée par Singapour.
>> Retrouver l'article en intégralité sur le site de Libération.
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