Xi Jinping en Fance : il faut "exploiter le plus possible" ces visites

"Ce n'est pas sûr" que cette visite d'État soit "utile" sur "ce qu'on cherche à obtenir de lui", analyse Marc Julienne, alors que le président chinois Xi Jinping est en visite en France. Emmanuel Macron l'emmène mardi dans les Pyrénées pour une escapade "personnelle" . Cette étape vise à permettre un dialogue plus direct entre les deux chefs d'État.

Le directeur du Centre d'Asie de l'IFRI estime, malgré tout, qu'il faut "exploiter le plus possible" ces visites qui sont rares. Ce n'est que la "troisième visite" du président chinois "depuis qu’il est arrivé au pouvoir" en 2012.

Guerre en Ukraine : "La Chine soutient politiquement Vladimir Poutine"

Le chercheur décrit Xi Jinping comme "quelqu'un d'austère", qui "sait où sont ses intérêts". De ce fait, il lui paraît "un peu illusoire" d'"essayer de convaincre Xi Jinping de convaincre Vladimir Poutine" de mettre fin à la guerre en Ukraine.

"La Chine soutient politiquement Vladimir Poutine. La question qui se pose, c'est : est-ce qu'elle le soutient ou est-ce qu'elle le soutiendra sur le plan militaire ? Aujourd'hui, ce n'est pas le cas", précise Marc Julienne. Emmanuel Macron a salué lundi "les engagements" chinois "à s'abstenir de vendre toute arme" et "toute aide à Moscou".

La Chine "peut menacer les intérêts économiques de l'Europe"

Le rééquilibrage des relations économiques entre l'Europe et la Chine est l'un des objectifs de la visite de Xi Jinping. "Il y a eu une asymétrie de cette relation", estime Marc Julienne, qui l'explique par "le fait que la France est un marché ouvert, libre, et que la Chine ne l'est jamais été".

Une situation que l'Europe "a tolérée pendant longtemps", selon le chercheur, mais qu'il faut rééquilibrer, car "la Chine est aujourd’hui la deuxième économie mondiale, et donc elle a une force de frappe qui peut menacer les intérêts économiques de l'Europe". "Il y a une rivalité systémique dans le sens où le système économique chinois n'est pas compatible avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce", pointe Marc Julienne. 

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