Vitalité des débats, peur du RN… Comment l’Europe voit l’élection de dimanche en France
Les observateurs étrangers de la campagne française saluent un débat sur l’Europe plus dynamique que par le passé. Mais à Bruxelles, on s’inquiète avant tout de la domination du RN et du score que la liste de Jordan Bardella pourrait faire au soir du 9 juin.
En France, on a parlé d’Europe. Alors que la campagne en vue des élections européennes de dimanche a fait l’objet d’un intérêt assez modéré chez nombre de nos voisins, comme en Allemagne, aux Pays-Bas ou encore en Espagne, les observateurs étrangers ont observé la vitalité des débats dans l’Hexagone.
« Il n’y avait pas un jour sans un débat entre les têtes de liste ou des interviews de plusieurs d’entre elles », souligne Jeannette Süẞ, chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes à l’Ifri. Contrairement à l’Allemagne, où la campagne s’est amorcée tardivement, on a réussi en France à évoquer les dossiers européens, même si c’est souvent avec un prisme très national. « L’UE a encore trop tendance à être présentée comme un bouc émissaire — sur le Pacte vert, le libre-échange ou le pacte sur la migration et l’asile », regrette pourtant cette spécialiste allemande de politique européenne.
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« Le vrai danger, c’est bien 2027 »
Les débats étaient une chose, mais dimanche soir, c’est l’annonce des résultats que l’on guettera à Bruxelles, d’un œil particulièrement inquiet pour ce qui est de l’Hexagone où le Rassemblement national (RN) caracole en tête. Alors que l’extrême droite a triomphé aux Pays-Bas et en Italie, qu’elle est installée en Hongrie, progresse en Suède, en Allemagne ou encore en Espagne.
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Lors de son discours de Dresde, en Allemagne, le 27 mai, Emmanuel Macron a enjoint les Européens à se « réveiller » pour défendre la démocratie face à l’extrême droite, « ce vent mauvais » qui « souffle en Europe ». L’allocution prononcée en français et en allemand a été très remarquée outre-Rhin.
« C’était une espèce de vulgarisation de son deuxième discours de la Sorbonne sur l’Europe. Là, il s’adressait à la jeunesse européenne, au peuple allemand, et l’écho a été assez fort, relate Jeannette Süẞ. En général, le leadership d’Emmanuel Macron est assez apprécié en Allemagne, où on a tendance à le préférer à notre chancelier, Olaf Scholz, qui est considéré comme trop mou et incapable de trancher. »
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