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Visite de Xi Jinping en Europe : le président chinois est prêt à défendre ses liens avec la Russie

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Le président chinois entame dimanche une tournée en Europe, avec une première étape en France, durant laquelle il entend assumer et affirmer son soutien à la Russie

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Le président chinois Xi Jinping se rend dimanche en Europe, déterminé à ne pas transiger sur son soutien inébranlable à la Russie, en allant d’abord en France, un soutien clé de l’Ukraine, puis en Hongrie et en Serbie, deux alliés de Moscou. Il s’agit de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19, qui avait vu le géant asiatique se couper presque totalement du monde pendant près de trois ans.

S’il souhaite désormais renouer le contact et approfondir les liens avec l’Europe pour contrebalancer les tensions avec Washington, Xi Jinping ne semble pas prêt à renoncer à son soutien à Moscou. Et il espère aussi manifester son mécontentement après les enquêtes européennes visant les pratiques commerciales chinoises. Pour Paris, avec qui Pékin célèbre cette année 60 ans de relations diplomatiques, le sujet numéro un sera la guerre en Ukraine.

[...]

« Protectionnisme »

Un autre sujet risque de crisper le dialogue, celui des enquêtes européennes sur les pratiques commerciales chinoises dans différents domaines : automobile, ferroviaire, panneaux solaires, éolien ou encore dispositifs médicaux. Pékin accuse l’Europe de « protectionnisme » et compte bien le faire savoir à Paris. « La Chine est très désireuse de mettre ce sujet sur la table, mais la France soutient les plans de la Commission européenne », note Philippe Le Corre, expert du groupe de réflexion américain The Asia Society Policy Institute.

 

Quitte à en faire les frais : « Les Chinois tiennent la France pour responsable de l’enquête (sur les véhicules électriques chinois), ce qui est faux », affirme Marc Julienne, responsable des activités Chine à l’Institut français des relations internationales (Ifri). En réponse, « il y a une coercition économique de la part de la Chine, même si elle le nie, avec l’enquête qu’elle a lancée sur les eaux-de-vie et cognacs. Personne n’est dupe, c’est une manière de cibler la France ».

 

L’atmosphère s’annonce plus chaleureuse lors de la deuxième étape de la tournée européenne de Xi Jinping, qui après son passage en France lundi et mardi, sera de mercredi à vendredi en Hongrie et en Serbie, deux pays entretenant des liens amicaux avec Pékin et Moscou.

« Alliance des autocraties »

« L’idée est de mettre en avant une alliance des autocraties face au monde occidental » et « de montrer qu’il (Xi Jinping) a encore des alliés en Europe », analyse Valérie Niquet. La visite coïncide avec le 25e anniversaire du bombardement par l’Otan de l’ambassade de Chine à Belgrade en 1999 : « Commémorer le bombardement de l’Otan sur l’ambassade chinoise permet aussi de préparer la visite de Poutine en Chine » en martelant que « l’Otan est une menace pour la sécurité internationale », analyse Wang Yiwei, directeur du Centre d’études sur l’Union européenne à l’université chinoise de Renmin.

Les Européens espèrent peut-être transmettre, via Xi Jinping, un message à Vladimir Poutine à l’occasion de sa venue prochaine à Pékin, indique Marc Julienne.

Mais « il n’y a pas vraiment de raison que Xi Jinping se fasse le porte-parole des Européens auprès de Vladimir Poutine ». D’ailleurs, « on a beaucoup plus le sentiment que Moscou fait passer des messages à l’Europe via la Chine ».

 

> Lire l'article dans son intégralité sur le site de SudOuest

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri
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