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Virus et disputes : jusqu’où ira la chute du brut ?

Interventions médiatiques |

citée par 

  Célian Macé
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La pandémie de coronavirus a fait plonger de façon inédite le cours du baril, une crise accentuée par la guerre que se livrent l’Arabie Saoudite, la Russie, mais aussi les Etats-Unis. Les conséquences pourraient être désastreuses pour les pays pétrodépendants.

Contenu intervention médiatique

Les cours du pétrole ont connu un tout petit mieux mardi. Les informations encourageantes venues de Chine, avec l’allégement annoncé du confinement à Wuhan, berceau de l’épidémie de coronavirus, ont fait rebondir les marchés financiers. Mais cette microscopique remontée du prix du baril, à environ 28 dollars, rappelle surtout que le brut a plongé à un bas historique depuis le début de la crise mondiale due à la pandémie. Cette chute est préoccupante pour les plus grands pays producteurs - États-Unis, Arabie Saoudite et Russie -, engagés dans une redoutable guerre des prix. Et elle pourrait être dévastatrice pour les pays arabes aux économies pétrodépendantes, tirant l’essentiel de leurs ressources des hydrocarbures.

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Moscou peut-il tenir ce bras de fer longtemps ? Le budget de l’Etat russe reste dans le vert avec un baril supérieur à 42 dollars, selon les chiffres du FMI, contre 83 dollars pour l’Arabie Saoudite. Moscou va donc souffrir, certes, mais moins que Riyad, pense le Kremlin. 
 
Les groupes pétroliers russes, en revanche, risquent plus gros qu’Aramco, dont les coûts de pro duction sont parmi les plus faibles au monde. Alors que la méga compagnie saoudienne a perdu 10 % de sa valeur en Bourse en trois semaines, la russe Rosneft, elle, a dégringolé de 25%.
 
  • «Les Russes n’avaient pas anticipé une réaction si rapide et si forte des Saoudiens, ni l’ampleur de la crise du coronavirus, estime Tatiana Jean, de l’Institut français des relations internationales
 
Moscou fait un pari. Pour tenir, il mise sur ses réserves de change de 580 milliards de dollars. Paradoxalement, à cause des sanctions occi dentales, leur économie dépend moins de l’extérieur.». Le ministère des Finances affirme disposer d’un trésor de guerre considérable, le Fonds souverain, qui lui permet de garder la tête hors de l’eau entre six et dix ans avec un pétrole durablement installé à 25-30 dollars le baril. L’économie russe sortira «renforcée» de la crise, a même fanfaronné Poutine.
 
Le cours des hydrocarbures a pourtant entraîné dans sa chute celui du rouble.
 
  • Le gouvernement a pour l’instant réussi à «enrayer la chute en injectant des millions de dollars», explique Tatiana Jean, mais «l’inflation arrivera forcément»: les prix à la consommation risquent alors de grimper en flèche. La population russe pourrait se retrouver à payer la facture de cette guerre du pétrole. 
 
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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri