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USA-Europe : quel avenir pour les relations transatlantiques ?

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- Thomas Delage : En juin dernier, Barack Obama prenait acte du Brexit et affirmait que l’Union européenne resterait un partenaire indispensable des États-Unis. Avec ce vote, Washington a-til perdu son meilleur allié au sein de l’Union européenne ?

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- Laurence Nardon : Il est évident que l’Europe, dans ses deux incarnations aux yeux de Washington que sont l’Union européenne, d’une part, et l’OTAN, d’autre part, est un allié extrêmement important pour les États-Unis, pour des raisons culturelles et historiques, mais aussi pour des raisons de défense et de sécurité, ainsi que commerciales. Même si
elle constitue un concurrent sur le marché international, les États-Unis ont néanmoins besoin d’une Europe forte et qui fonctionne. De ce point de vue-là, le Brexit est une très mauvaise nouvelle pour Washington, car cela va affaiblir l’Europe. Par ailleurs, et c’est extrêmement important, compte tenu de la proximité existante entre le Royaume-Uni et les États-Unis, ces derniers avaient beaucoup plus intérêt à ce que la Grande- Bretagne reste membre de l’Union européenne (UE). En effet, cela leur permettait de disposer d’un allié proche à l’intérieur de l’UE avec tout ce que cela pouvait impliquer comme politique d’influence et circulation de l’information. Donc oui, nous pouvons dire que les États-Unis ont perdu leur meilleur allié. Cependant, il faut rappeler que personne ne sait comment le Brexit va se passer, ni selon quel calendrier.

- Dès lors, quid de l’évolution des relations entre Washington et Bruxelles ?

- Les États-Unis n’ayant plus leur « cheval de Troie » avec le Royaume-Uni dans l’Union – cette expression est peut-être un peu forte –, l’évolution des relations entre Washington et Bruxelles est assez ouverte. La première option est que le Brexit va les éloigner de l’Union. L’autre option est que, privé du relais que constituait la Grande-Bretagne, Washington soit obligé de discuter plus directement avec l’UE, en particulier avec l’Allemagne et la France, et que, d’une certaine manière, cela amène les Américains à se rapprocher de l’Union européenne dans sa version continentale. Il serait ainsi tout à fait possible de défendre l’idée que, puisque les États-Unis n’ont plus « leur meilleur copain dans la classe », ils soient obligés de discuter avec les autres et que cela les rapproche d’eux in fine.

 

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri