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Union européenne : à Bruxelles, le nucléaire n’est plus tabou

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Citée par Juliette Raynal dans le journal

  La Tribune
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Alors que le nucléaire était quasiment absent des discours et des textes de la Commission européenne, le ton change. Sa présidente a récemment affirmé qu'il fallait faire plus dans ce domaine et devrait nommer un commissaire à l'Energie favorable à l'atome civil.

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Une idée de complémentarité et de pragmatisme s'installe : on accepte les différents choix énergétiques des pays. Et au regard de la crise énergétique que l'Union européenne a traversée, c'est une très bonne chose de dépasser des positions dogmatiques.

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Diana-Paula GHERASIM
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Chercheuse, responsable des politiques européennes de l’énergie et du climat, Centre énergie et climat de l'Ifri

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Le tournant en faveur de la fission de l'atome se confirme du côté de Bruxelles. Le 30 août dernier, lors d'un discours à l'occasion d'un forum sur la sécurité, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé que l'Union européenne avait besoin de plus de nucléaire. « Nous devons faire plus pour produire notre propre énergie, plus de renouvelables, plus de nucléaire, et plus d'efficacité », a-t-elle déclaré depuis la capitale tchèque. « Dans ses guidelines publiées au début de l'été, le mot nucléaire n'apparaissait pas en tant que tel, mais avec ce discours prononcé à Prague, la dernière réserve est tombée », se réjouit Christophe Grudler, eurodéputé Renew et président de l'intergroupe parlementaire sur le nucléaire, qu'il a lui-même mis en place en 2020.

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Le pro-nucléaire Jozef Sikela, pressenti comme commissaire à l'Energie

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Cette prise de position publique sans équivoque en faveur de l'atome civil vient confirmer un virage opéré un peu plus tôt dans l'année. En effet, celle qui faisait du nucléaire un tabou, s'était rendue en mars dernier au sommet européen sur le nucléaire organisé à Bruxelles. Elle y avait alors défendu la place de cette technologie. Un pied de nez à son pays, l'Allemagne, qui a fermé fin 2023 ses dernières centrales atomiques malgré l'importance du charbon et du gaz dans son mix électrique. 

Par ailleurs, selon les informations du quotidien allemand Die Welt, Ursula von der Leyen devrait attribuer le porte feuille de l'Energie à Jozef Sikela. Actuel ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce, celui-ci est un fervent défenseur du nucléaire tandis que son pays prévoit de construire plusieurs petits réacteurs modulaires (ou SMR pour small modular reactors, en anglais) et a lancé un appel d'offre pour la construction de quatre nouveaux réacteurs de grande puissance. Processus compétitif au cours duquel EDF n'a pas été retenu.

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Un mot tabou

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Jusqu'alors, pourtant, l'ex-ministre d'Angela Merkel avait pour habitude d'éviter le sujet. II y a moins d'un an, lors de son discours sur l'état de l'Union, elle n'avait prononcé le mot nucléaire qu'une seule fois pour évoquer l'importance de réduire les risques de guerres nucléaires. Ce tabou transparaît également dans les différents textes proposés par la Commission, comme le fameux GreenDeal, le pacte vert qui fixe des objectifs climatiques pour l'UE aux horizons 2030 et 2050, ou encore RePowerUE, un plan élaboré dans l'urgence pour se défaire de la dépendance du gaz russe tout en décarbonant le mix énergétique du Vieux continent. Et ce, alors que le nucléaire émet très peu de carbone (moins de 5 grammes de COB par kilo wattheure (KWh), contre 418 grammes par KWh pour le gaz, 730 grammes pour le fioul, de 1060 grammes avec du charbon !)

« Dans RePowerUE, on parle de tout sauf du nucléaire. A l'objectif de 10 millions de tonnes d'hydrogène produites à partir d'énergies renouvelables, il a été préféré d'ajouter 10 millions de tonnes d'hydrogène importées, plutôt que de les combiner à de l'hydrogène bas carbone, produit à partir du nucléaire »,déplore Christophe Grudler. Les textes encadrant le fonds européen pour une transition juste, visant notamment à accompagner les territoires dans la sortie du charbon, comme la Pologne et l'Estonie par exemple, « excluent explicitement le soutien au nucléaire », rappelle l'eurodéputé. Même chose pour le Fonds européen de développement régional (Feder).

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Une vision plus pragmatique de la politique énergétique

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Ce changement de braquet n'a pas été soudain. II est le fruit d'un combat d'influence mené par la France et plus particulièrement par son ex-ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à l'origine d'une alliance pro-nucléaire constituée d'une quinzaine d'Etats membres actifs ou observateurs. Un travail porté par les enjeux de souveraineté énergétique exacerbés par l'invasion russe de l'Ukraine et qui s'est traduit en plusieurs victoires pour Paris. Parmi elles, l'intégration du nucléaire dans la réforme du marché de l'électricité pour qu'il puisse bénéficier d'aides d'Etat ou encore sa reconnaissance comme technologie stratégique dans le règlement pour une industrie « zéro net ».

Alors ce nouveau mandat européen sera-t-il résolument pro nucléaire ? Diana Gherasim, chercheuse au centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri) préfère parler « d'acceptation ». « Une idée de complémentarité et de pragmatisme s'installe : on accepte les différents choix énergétiques des pays. Et au regard de la crise énergétique que l'Union européenne a traversée, c'est une très bonne chose de dépasser des positions dogmatiques », estime-t-elle.

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> Lire l'article dans son intégralité sur le site de La Tribune.

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