Un Prix Nobel de la paix laisse les États-Unis en «état de guerre permanente»
Les quinze ans du 11-Septembre et la fin du second mandat de Barack Obama sont propices aux bilans. Dans une note, l'Ifri s'interroge ainsi sur l'efficacité des options retenues (assassinats ciblés, partenariats et utilisation du soft power) dans la lutte contre le terrorisme.
La chronique d'un échec?
Une note publiée par l’Institut français des relations internationales (Ifri) ce lundi 12 septembre dans la collection des Potomac Papers s’interroge sur la «doctrine Obama» en la matière avec un titre faussement interrogatif: «Obama face au terrorisme: chronique d’un échec?». L’auteure, Maya Kandel, analyse les trois éléments du contre-terrorisme selon Obama: l’engagement massif remplacé par des assassinats ciblés, la recherche de partenariats et l’utilisation du soft power américain pour lutter contre les causes socio-économiques et idéologiques du terrorisme. Elle montre que la mise en œuvre de ces trois méthodes n’a pas donné les résultats escomptés, que parfois elle a conduit à des évolutions contradictoires avec les buts affichés et que les Etats-Unis se trouvent impliqués, certes avec une intensité moindre, dans un plus grand nombre de conflits qu’en 2008. Le pays se trouve «en état de guerre permanent», ce qui n’est pas le résultat souhaité par un président qui, en 2009, a reçu le prix Nobel de la paix.
Maya Kandel montre aussi –et c’est une idée à retenir quand on s’interroge sur la politique étrangère du futur chef de la Maison blanche– que le changement marqué sous la présidence Obama avait déjà été amorcé sous la direction de George W. Bush, après 2006. Autrement dit, qu’il ne constitue pas une nouveauté totale même si les accents et le vocabulaire ont évolués. La continuité l’emporte sur la rupture. A tel point que les chercheurs de la Brookings Institution de Washington ont pu soutenir que la première administration Obama avait été «plus efficace que Bush sur l’agenda de Bush».
Sur cette efficacité, il est permis d’avoir des doutes. La doctrine de «l’empreinte légère», par opposition à l’envoi massif de soldats américains sur les lieux de conflits, liée à l’utilisation de drones pour liquider les adversaires, a certes permis l’élimination de Ben Laden en 2011. Elle réduit le nombre de pertes américaines (20 soldats morts en Syrie en deux ans contre plus de 4.000 pendant la guerre en Irak). Elle a ramené les boys à la maison, même si le nombre de «conseillers» et de forces spéciales engagées en Syrie et en Irak est en augmentation constante.
LIRE LA SUITE SUR SLATE.FR
Média
Partager