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Un budget des armées françaises de plus de 43 milliards d’euros, en pleine guerre en Ukraine

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cité par Elise Vincent, dans

  Le Monde
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Le volet défense du projet de loi de finances du gouvernement pour 2023 est en hausse de 3 milliards d’euros, sa plus forte augmentation depuis près de quinze ans.

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Alors que les débats autour du projet de loi de finances (PLF) 2023 débutent, lundi 10 octobre, en séance publique, à l’Assemblée nationale, l’examen du volet défense devrait être fortement marqué par la guerre en Ukraine. Sur le fond, faute de marge de manœuvre, le budget envisagé pour les armées, qui sera discuté au Parlement à partir du 27 octobre, n’a été réaménagé qu’à la marge pour faire face au nouveau contexte international. Les discussions parlementaires prévues sur ce sujet devraient néanmoins venir nourrir les réflexions en cours sur les vrais changements de braquet, attendus, eux, pour la future loi de programmation militaire (LPM), dont le texte est annoncé pour début 2023.

Avec une enveloppe globale de 43,9 milliards d’euros en 2023 – hors pensions –, soit le deuxième plus gros poste de dépenses du gouvernement après l’enseignement scolaire (60,2 milliards), le budget des armées est ainsi en hausse de 3 milliards d’euros. Sa plus forte augmentation depuis près de quinze ans. Mais une bonne part de ces crédits viennent soutenir des programmes d’acquisition ou de modernisation d’armements qui étaient déjà amorcés.

Le principal impact connu de la guerre en Ukraine sur ce projet de budget 2023 concerne surtout les munitions, au plus bas depuis des années. Dans ce domaine, un effort de 2 milliards d’euros en 2023 est envisagé, a indiqué le ministre des armées, Sébastien Lecornu, le 5 octobre, lors d’une audition devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale. Une somme qui correspond à une hausse de 500 millions d’euros par rapport à l’année 2022, « c’est-à-dire 60 % de crédits en plus par rapport à 2019 », a précisé le ministre.

Modernisation de la dissuasion nucléaire

Concrètement, cet effort devrait notamment permettre la commande de 200 missiles antichars de moyenne portée (dits MMP ou Akeron MP), de 100 missiles antiaériens sol-air moyenne portée de nouvelle génération (SAMP-T ou Aster 30), d’une centaine de missiles air-air MICA qui équipent les Rafale et les Mirage 2000, de 700 bombes air-sol de 250, 500 et 1 000 kilos. Ou encore de 10 000 obus de 155 mm pour les canons Caesar, ces camions équipés d’un système d’artillerie sollicités par les Ukrainiens. L’achat pour plus de 50 millions d’euros de munitions de petit calibre est aussi budgété.

« L’effort sur les “petits calibre” est intéressant car il y a une vraie pénurie et qu’on n’en produit pas en France. Il faudra toutefois voir comment cela se répartit entre les cartouches, les munitions pour mitrailleurs, pistolets et fusils dont tous les calibres sont différents », analyse Léo Péria-Peigné, spécialiste des questions d’armement au sein de l’Institut français des relations internationales. « Ce qui pose plus de questions, c’est le nombre de missiles antichars et antiaériens. Pour que cela soit intéressant, il faut que l’effort soit confirmé dans le temps. Un missile antichar ne permet par exemple de détruire potentiellement qu’un seul véhicule », illustre M. Péria-Peigné.


L’autre effort conséquent pour le budget des armées lié à la guerre en Ukraine est la décision de reporter pour près d’1 milliard d’euros de charges, c’est-à-dire le paiement de factures d’une année à l’autre. Alors que l’inflation (prévue autour de + 4,2 % en 2023) menace d’amputer jusqu’à un tiers la hausse de 3 milliards d’euros prévue, le ministère des armées a ressorti cet outil budgétaire afin d’amortir temporairement la casse. Une décision qui vient mettre un terme à la cure d’austérité que les armées s’imposaient en la matière depuis 2019.

Au-delà de ces efforts, le PLF 2023 prévoit de consacrer 5,6 milliards d’euros en crédits de paiement à la poursuite de la modernisation de la dissuasion nucléaire. Quelque 119 millions d’euros seront aussi consacrés au « plan familles » pour améliorer la vie quotidienne des militaires. Les investissements dans la rénovation d’un certain nombre d’infrastructures sont quant à eux chiffrés à quelque 2,7 milliards de commandes.

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Léo PÉRIA-PEIGNÉ

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