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Turquie : la fin du double jeu ?

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invitée de Florian Delorme dans "Cultures Monde" sur

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Si depuis plusieurs années, la Turquie s'inscrit avec la Russie dans une relation complexe, oscillant entre coopération et rivalité, elle cherche aujourd'hui à jouer les médiateurs pour mettre un terme au conflit ukrainien. L'heure est-elle venue pour Ankara de choisir son camp ?

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Rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 3 février 2022.
Rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 3 février 2022.
Présidence turque
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La rencontre, vendredi 10 mars 2022 à Antalya, des ministres des Affaires étrangères ukrainien et russe, a été abondamment mise en scène par la Turquie qui espérait en tirer des dividendes diplomatiques. Mais la réunion n’a offert ni avancée ni poignée de main à mettre au crédit de Recep Tayyip Erdogan. Pas de quoi décourager le chef d’Etat turc, qui compte bien continuer à jouer les médiateurs. En effet, Ankara, qui achète des armes à la Russie et en vend à l’Ukraine tout en entretenant des relations suivies avec les deux pays, s’estime particulièrement bien placée pour obtenir un apaisement. Mais alors que la perspective d’une désescalade s’éloigne, la position turque pourrait devenir intenable. Si la guerre se poursuit, Ankara ne pourra plus, comme ces dernières années, jouer sur les deux tableaux : être à la fois dans l’OTAN et proche de Moscou. Un enlisement du conflit couterait, en outre, très cher à la Turquie, dépendante de la Russie en matière énergétique, et très liée économiquement à l’Ukraine.

Dans quelle mesure les tentatives de médiation d’Erdogan peuvent-elles contribuer à débloquer la situation ? Quelle est la nature de ses relations avec la Russie de Vladimir Poutine ? Le chef de l’Etat turc pourra-t-il maintenir ses relations privilégiées avec le Kremlin tout en appartenant à l’OTAN alors que le mouvement de rebipolarisation du monde s’est considérablement accéléré avec la guerre en Ukraine ?

  • "La Turquie sait qu’elle est un acteur de poids : deuxième armée de l’OTAN, c’est un chainon indispensable de l’alliance pour son action au Moyen-Orient. Les turcs sont en position de force pour faire valoir leurs intérêts propres. Or, si la Russie de Poutine ne se montre pas agressive envers la Turquie, il n’y a pas de raison que qu’Ankara s'aligne sur les positions occidentales et prenne parti contre elle. C’est pourquoi la doxa actuelle d’Erdogan est que la Turquie, gardien des détroits, doit rester neutre, à l’image de ce qu’elle a fait pendant la Seconde guerre mondiale", selon Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri.

 

>> Ecouter l'émission sur le site de France Culture.

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Dorothée SCHMID

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Responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri

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Rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Volodymyr Zelensky à Kiev, le 3 février 2022.
Présidence turque