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Terrorisme. Pourquoi les JO de Paris 2024 sont «un casse-tête sécuritaire»

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  Le Dauphiné libéré
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Pour Marc Hecker, directeur de la recherche à l’Ifri et spécialiste du terrorisme, « l’organisation des JO à Paris va être un casse-tête sécuritaire, c’est évident. Mais l’antiterrorisme a été considérablement renforcé depuis une décennie ». Entretien.

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Les Jeux olympiques représentent-ils une cible privilégiée pour une attaque terroriste ?

La question se pose à chaque JO. C’est une problématique récurrente, qui concerne tous les grands événements en raison de l’exposition médiatique et du nombre potentiel de victimes de multiples pays. Des attentats ont déjà été commis durant des JO, comme à Munich en 1972 ou Atlanta en 1996, mais il y a aussi des cas où l’on pensait le risque élevé, sans finalement qu’aucune attaque ne se produise – je pense à Sotchi en 2014.

L’organisation des JO à Paris va être un casse-tête sécuritaire, c’est évident. Mais l’antiterrorisme a été considérablement renforcé depuis une décennie, au niveau de l’arsenal législatif et des moyens humains, matériels et techniques.


Gérald Darmanin a déclaré que le terroriste islamiste reste le « risque premier » en Europe. Quel est l’état de la menace terroriste actuelle en France ?

Depuis quelques années, nous connaissons une phase avec moins d’attentats, et même une décrue relative des projets d’attentat déjoués. Mais la menace reste élevée, car Daech comme Al-Qaïda restent vivaces avec des territoires encore actifs, par exemple au Sahel. La menace n’est pas éteinte. Même si ces organisations ne disposent pas forcément de capacités avérées de projection, il reste plusieurs raisons de considérer que la menace demeure élevée : les appels à commettre des attentats, Pidéologie toujours présente, ou encore le fait que des dizaines de personnes condamnées pour terrorisme sont libérées chaque année.


La mouvance La mouvance d’ultra droite peut-elle faire planer une menace sur les Jeux?

Bien que le djihadisme soit considéré comme la principale menace, celle de l’ultra-droite est aussi préoccupante. D’abord parce qu’elle dispose de textes doctrinaux qui circulent notamment sur Internet. On distingue schématique ment deux courants : d’un côté les « accélérationnistes » qui veulent hâter la guerre civile avec les populations d’origine immigrée accusées de vouloir « remplacer » les autochtones, et de l’autre une volonté insurrectionnelle de renversement du pouvoir en place. Et enfin parce que des tentatives ont été déjouées en France.

De plus, on constate en Europe le développement de discours violents issus de mouvements difficiles à définir, mais qui affichent un rejet des institutions et des élites, avec une possibilité de passage à l’acte. Si les JO apparaissent comme une cible moins évidente pour l’ultra-droite que pour les djihadistes, il ne faut écarter aucune hypothèse. L’auteur de l’attentat d’Atlanta avait énoncé des motivations confuses qui puisaient dans le répertoire de l’ultra-droite.
 

Propos recueillis par A.P.

> Lire l'interview sur le site du Dauphiné libéré

 

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Marc HECKER

Marc HECKER

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Directeur adjoint de l'Ifri, rédacteur en chef de Politique étrangère et chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri