Taïwan : derniers meetings de campagne à la veille d'une élection cruciale
"La paix, pas la guerre": des centaines de milliers de Taïwanais ont assisté vendredi soir aux derniers meetings de campagne, à la veille d'un scrutin présidentiel sous la pression croissante de Pékin, qui revendique la souveraineté de l'île.
Trois hommes se disputent la présidence, dans cette élection à un tour : le vice-président sortant Lai Ching-te du Parti démocratique progressiste (DPP), Hou Yu-ih du Kuomintang (KMT) et Ko Wen-je du petit Parti populaire de Taïwan (TPP).
"Le monde entier regarde le choix que fera le peuple taïwanais", a lancé à la foule Lai Ching-te, donné comme favori, appelant à "décrocher la première victoire de la démocratie" de 2024.
"C'est un choix entre la guerre et paix", a quant à lui affirmé Hou Yuh-ih, car "si Lai Ching-te est élu, le détroit de Taïwan sera très agité".
"Nous voulons la paix, pas la guerre", clamaient les pancartes colorées brandies par ses partisans.
Si le KMT, principal parti d'opposition, prône un rapprochement avec la Chine, le DPP clame, lui, que Taïwan est déjà un Etat indépendant de facto.
"Cette élection suscite un intérêt accru, notamment parce que le contexte géopolitique de la région a très significativement évolué depuis les dernières élections de 2020, surtout en termes de coercition militaire, politique, informationnelle de la Chine à l'égard de Taïwan", explique à l'AFP Marc Julienne, responsable des activités Chine à l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Le triangle Chine/Etats-Unis/Taïwan devient de plus en plus tendu", ajoute-t-il.
Le statut de Taïwan est l'un des sujets les plus explosifs de la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, premier soutien militaire du territoire, et Washington a prévu d'envoyer une "délégation informelle" sur l'île après le vote.
Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken devait rencontrer à Washington Liu Jianchao, à la tête de la division internationale du Comité central du Parti communiste chinois.
Les Etats-Unis "estiment qu'il revient aux électeurs de Taïwan de décider de leur prochain dirigeant librement et sans ingérence extérieure", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Vedant Patel.
Toute la semaine, Pékin a accentué sa pression diplomatique et militaire sur Taïwan. Jeudi, cinq ballons chinois ont encore franchi la ligne médiane séparant l'archipel de la Chine, selon le ministère taïwanais de la Défense, qui a aussi repéré dix avions et six navires de guerre.
Les Etats-Unis ont mis en garde la Chine contre toute réaction au résultat sous forme de "plus de pression militaire ou des actions coercitives".
Pékin leur a rétorqué de ne "pas se mêler des élections (...) afin d'éviter de nuire gravement aux relations sino-américaines.
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