Séisme Turquie-Syrie : conséquences politiques et géopolitiques
Le 6 février 2023, un tremblement de terre ébranlait le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. Deux semaines plus tard, il y a quelques jours, de nouvelles secousses et répliques sismiques se faisaient à nouveau sentir. Le bilan humain ne cesse de progresser. Des milliers de personnes restent coincées sous les décombres avec désormais peu de chances de survie.
Et des millions de personnes se trouvent dans une situation d’urgence extrême… sans toit, sans chauffage, sans eau potable et sans services vitaux, dans un contexte climatique particulièrement difficile avec des températures négatives en cette période hivernale. Le bilan humain est très différent selon que l’on se trouve en Syrie ou en Turquie, la région syrienne touchée étant assez peu peuplée. Quelles conséquences politiques et géopolitiques ce séisme aura-t-il ? La question se pose alors que Bachar al-Assad se cherche une légitimité tandis que Recep Erdogan et son gouvernement sont pointés du doigt en raison de leur immense responsabilité dans l’ampleur des pertes humaines et matérielles, résultat de 20 années de gouvernance de l’AKP.
Invités :
- Dorothée Schmid, chercheuse et responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'Ifri.
- Ziad Majed, politologue et professeur à l’Université américaine de Paris.
"Les plupart des députés de la région sont de l’AKP et la plupart des grandes municipalités y sont gérées par des maires de l’AKP. Il s’agit donc plutôt au départ d’un réservoir de votes naturel pour Tayyip Erdoğan. Là, on sent le niveau de colère et on a l’impression qu’il peut être l’indicateur d’un basculement de l’opinion publique à la veille d’élections très importantes cette année." analyse Dorothée Schmid.
"Les élections de cette année, à la fois législatives et présidentielles, sont très importantes car c’est à la fois le centenaire de la République de Turquie (…) et ce devait être l’année du triomphe de Tayyip Erdoğan, malgré cet aspect de crise économique rampante. Il a aussi beaucoup de succès diplomatiques, ce que démontre l’aide massive qui afflue vers la Turquie. (...) À la faveur de cette catastrophe, Erdoğan est en train de reprendre la main diplomatiquement, étonnement." décrit Dorothée Schmid.
> Retrouvez l'émission sur le site de RFI.
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