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Russie, la population sous pression

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Le Parlement russe a voté une loi le 12 avril 2023 visant à faciliter la mobilisation militaire et punir les récalcitrants.

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Dédié pour le Jour de la Victoire le 9 mai, mouvement patriotique militaire "Yunarmy", Krasnoïarsk - 5 juillet 2019
Dédié pour le Jour de la Victoire le 9 mai, mouvement patriotique militaire "Yunarmy", Krasnoïarsk - 5 juillet 2019
Ilia Kopyl/Shutterstock
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En Russie, après plus d’une année de guerre, la Douma, le Parlement russe, a adopté le 12 avril 2023 une nouvelle loi visant à faciliter la convocation des appelés russes pour l’armée. Un dispositif numérique remplace la lettre qui devait jusqu’ici être remise en mains propres pour signifier la mobilisation. La loi prévoit aussi des mesures de sanctions pour ceux qui tenteraient d’échapper à l’appel. S’il n’y a pas encore, pour le moment, de nouvelle vague de mobilisations, ces dispositions laissent deviner une armée en besoin de renforts et une guerre partie pour durer.

Jusqu’où le Kremlin est-il prêt à aller dans la mobilisation de la population ? A quel coût humain, économique et politique pour les Russes eux-mêmes alors que la répression se durcit contre toute forme de contestation ?

Mélanie Chalandon et Marc Semo, journaliste au Monde, reçoivent Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie/Eurasie de l’IFRI ainsi que Françoise Thom, historienne.

« L’opposition à la guerre reste largement souterraine car aucune critique n’est tolérée. Ils en parlent dans leur cuisine, un peu comme à l’époque soviétique. En même temps, la propagande a aussi installé dans les esprits l’idée que cette guerre était inévitable. Il y a beaucoup de résignation mais aussi de peur… De temps en temps de petits signaux critiques apparaissent sur les réseaux sociaux mais ça reste très discret et plus sur les conditions des combats que sur la guerre elle-même. Il n’y a pas de mouvements anti-guerre » explique Tatiana Kastouéva-Jean.

« Depuis le début, le Kremlin est dans une sorte de dilemme en essayant de faire de cette guerre une guerre patriotique, qui concerne le peuple, tout en essayant de démontrer que tout est maîtrisé et qu’une petite opération militaire spéciale avec les forces professionnelles est largement suffisante », affirme également Tatiana Kastouéva-Jean. [...] « Les critiques ne portent que sur les conditions dans lesquelles la guerre est menée pour deux raisons : la crainte de représailles et de nuire à la cause, mais aussi car, au bout d’un an, la propagande a distillée dans les esprits russes l’idée que cette guerre était nécessaire. »

 

> Ecouter l'émission sur le site de France Culture

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri

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Dédié pour le Jour de la Victoire le 9 mai, mouvement patriotique militaire "Yunarmy", Krasnoïarsk - 5 juillet 2019
Ilia Kopyl/Shutterstock