Russie : après son coup d’État avorté, l’avenir compromis de Wagner
Après sa volte-face, le futur du groupe paramilitaire se dessine en Ukraine en pointillé. Il pourrait perdurer en Afrique où il est solidement implanté. À moins que d’autres groupes paramilitaires n’en profitent.
Soixante-douze heures après la tentative de coup d’État par le groupe paramilitaire privé Wagner, la confusion règne toujours en Russie. Le président russe Vladimir Poutine a un temps menacé les soldats et leur chef Evgueni Prigojine de poursuites pénales s’ils n’abandonnaient pas leur progression vers Moscou. Mais ce lundi 26 juin, la Russie s’efforçait de laisser paraître un retour à la normale. Le groupe Wagner a relevé que son siège à Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest) fonctionnait « normalement ». Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a assuré que les paramilitaires allaient continuer leurs opérations au Mali et en Centrafrique.
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Le futur de Wagner pourrait se poursuivre hors des frontières du continent européen, où il dispose de positions bien établies notamment en Afrique.
« Il ne faut pas perdre de vue que le groupe Wagner est un actif stratégique en Afrique pour Moscou », selon Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI). Sur ce continent, « les intérêts de Wagner et de Moscou sont alignés, ce qui n’était plus le cas sur le front ukrainien »
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D’autres acteurs pourraient voir dans ce marasme une opportunité : d’autres groupes paramilitaires russes. L’armée travaille déjà avec le groupe Patriot, proche du ministre de la Défense Sergueï Choïgou, cible revendiquée d’Evgueni Prigojine.
« La rivalité entre le ministre de la Défense et Prigojine se traduit aussi par l’accès aux ressources du ministère de la Défense (jobs, contrats et approvisionnement) pour ces entités paramilitaires. La guerre des chefs a aussi une dimension financière », conclut Thierry Vircoulon.
L'article est à lire en intégralité sur La Nouvelle République.
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