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Réfugiés : des conditions de travail instables et précarisantes

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citée par Delphine Baloul dans les

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Dans une étude parue le 16 février, des chercheurs de l’Institut français des relations internationales (IFRI) réalisent un état des lieux de l’emploi des personnes réfugiées, et émettent des recommandations pour développer une dynamique encore « à l’état embryonnaire ».

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Quelles sont les trajectoires professionnelles des personnes réfugiés ? Que peuvent mettre en place les entreprises, les associations et l'Etat pour favoriser leur embauche et leur parcours ? Telles sont les questions auxquelles répond l’étude de Sophie Bilong et Frédéric Salin, sociologues, pour l’Institut français des relations internationales, en collaboration avec le collectif « Work with refugees », groupement d'associations qui accompagnent vers l’emploi les personnes étrangères et en demande d’asile.

L’étude croise  l’analyse statistique de parcours de réfugiés, des entretiens avec ceux qui sont en activité ou en recherche d'emploi, ainsi que des échanges avec des associations et les services de ressources humaines d’entreprises engagées en faveur de leur insertion.

Premier constat : les dispositifs mis en place par les entreprises sont encore à l’état embryonnaire. Elles répondent certes à un engagement social - lui-même intégré à des programmes plus larges liés à la diversité et à l’inclusion – mais avant tout à leurs propres besoins, comme la pénurie de main d’œuvre de leur secteur.

Métiers peu qualifiés malgré les diplômes

Du côté des réfugiés, il apparaît que la majorité d’entre eux ont cherché à travailler depuis leur arrivée en France, et la moitié de ceux en emploi auraient été embauchés grâce à des relations ou recommandations. De plus, quels que soient les diplômes obtenus dans leur pays d’origine, ils occupent des métiers faiblement qualifiés aux salaires peu élevés, et leurs conditions de travail sont instables, insatisfaisantes et précarisantes.

Un processus de recrutement dédié

Pour structurer et élargir l’embauche et le maintien en emploi de ces personnes, les chercheurs formulent des recommandations à destination des entreprises, des associations et des pouvoirs publics. Parmi elles, l’incitation pour les entreprises, à mettre en place un processus de recrutement spécifique et un programme d’accompagnement et d’évolution de carrière dédié. Les associations quant à elles, sont encouragées à développer la dynamique des partenariats avec les entreprises, en s’appuyant sur le réseau des employeurs déjà engagés dans la démarche. Les pouvoirs publics enfin, doivent, non seulement, faciliter la visibilité et la coordination des acteurs, mais aussi l’accès à la formation et lever les freins à l’emploi dès le début de la demande d’asile.

Faciliter le droit au travail dès la demande d'asile

En effet, l’entrée sur le marché du travail des personnes réfugiées est longuement retardée par la lourdeur des démarches administratives. D’où la préconisation d’accélérer la délivrance des titres de séjour au moment de la reconnaissance du statut de réfugié, de faciliter leur accès au permis de conduire et l’ouverture de comptes bancaires. Les chercheurs proposent également de leur ouvrir l’accès aux professions réglementées, de simplifier les dispositifs de validation des acquis et la reconnaissance des diplômes. Enfin, ils proposent de faciliter le droit au travail dès la demande d’asile pour leur permettre de s’assumer financièrement, de pratiquer la langue française et de construire leur projet professionnel en France en attendant la reconnaissance d’une protection internationale.

Lisez l'article sur le site des ASH

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Sophie BILONG

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Ancienne Chercheuse associée, Centre Migrations et citoyennetés