A quel horizon les Etats-Unis peuvent-ils espérer planter un drapeau américain sur Mars ?
Donald Trump a affiché cette ambition lors de son discours d'investiture. Une perspective qui a particulièrement mis en joie Elon Musk, qui l'envisage depuis des années.
« Le calendrier de Musk est toujours très optimiste »
Le projet n'est pas nouveau. L'homme le plus riche du monde affirmait déjà en 2021 qu'il comptait lancer « une première mission habitée à destination de Mars en 2026, voire 2024 ». Ce n'est pas arrivé en 2024, et cela semble a priori impossible pour 2026. D'autant que la fusée géante Starship de SpaceX, qui doit amener des humains sur la Lune (dans le cadre de la mission Artemis) et sur Mars, a subi un revers lors de son septième vol test, le 16 janvier. Si le premier étage a bien été récupéré, pour la deuxième fois de l'histoire, le second étage, lui, a explosé en plein vol.
« C'est un échec assez important. Cela va lui faire prendre du retard », analyse auprès de franceinfo Paul Wohrer, spécialiste des questions spatiales à l'Institut français des relations internationales.
Les importants ajustements pour que le Starship soit en mesure d'aller sur Mars et d'en revenir peuvent demander du temps, et décaler le planning brandi par SpaceX.
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« Le calendrier d'Elon Musk est toujours très optimiste. L'idée est de pousser au maximum les échéances pour essayer d'avoir le plus d'efficacité possible. Au pire, si la cible est un peu ratée, Elon Musk considère que ce n'est pas très grave. Mais au bout du compte, cela ne fait pas très sérieux. »
Chercheur, Programme Espace, Centre géopolitique des technologies de l'Ifri
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Des sommes colossales nécessaires
Rien n'est vraiment insurmontable pour envoyer des humains sur Mars. Mais, comme l'a expliqué franceinfo, de nombreux obstacles techniques majeurs doivent être surmontés avant de coloniser la planète rouge. Outre le défi de s'y rendre et d'en revenir se pose la question de la survie à la météo martienne, la production d'énergie sur place, ou la fabrication d'air respirable pour l'humain. Autant de difficultés qui nécessitent du temps et de l'argent. Or, rien ne montre, pour l'instant, que d'importants fonds soient spécialement alloués à un objectif martien, pointe Paul Wohrer.
« Pour que cela soit réalisé avant la fin du mandat, il faudrait un programme immense, extrêmement coûteux que nous n'avons pas vu dans la publication des premiers "executive orders" de la Maison Blanche. »
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