Qianfan, le groupe chinois qui veut devenir Starlink à la place de Starlink
Le Brésil a signé un accord avec la Chine, mercredi, pour accéder au réseau Internet opéré par les satellites chinois de la flotte Qianfan. C’est le premier contrat d’importance à l’international pour ce programme de mégaconstellation de satellites qui n’en est qu’à ses débuts mais vise à détrôner Starlink, le service d’Elon Musk.
Cela ressemble beaucoup à un doigt d’honneur adressé à Elon Musk. Le Brésil a signé, mercredi 20 novembre, un accord avec la Chine pour accéder au réseau Internet par satellite du programme de mégaconstellation de satellites Qianfan, aussi appelé SpaceSail ("voile spatiale"). Et ce, à peine un mois après une très médiatique brouille entre les autorités brésiliennes et le milliardaire Elon Musk, propriétaire de Starlink, l’actuel numéro 1 des fournisseurs d’Internet par satellite.
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Shanghai Spacecom Satellite Technology (SSST), consortium soutenu en partie par des financements publics, n’a fait que deux lancements de satellites, l’un en août et l’autre en octobre.
Pour l’instant, "ce n’est clairement pas suffisant pour assurer une couverture au Brésil", affirme Marc Julienne, directeur du Centre Asie à l’Institut français des relations internationales (Ifri), qui a écrit sur les mégaconstellations de satellites et la Chine.
Encore petit mais déjà costaud ?
Le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva ne demande cependant pas tout, tout de suite, de Qianfan. L’accord signé prévoit l’accès à Internet par l'intermédiaire du service chinois dans deux ans. Un délai qui peut notamment permettre au groupe chinois de "construire les stations au sol, les terminaux pour se connecter à la constellation. Et ça prend un peu de temps", affirme Marc Julienne.
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Guerre d'influence
"C’est d’abord une question de prestige. Les Américains et Starlink ont prouvé qu’ils étaient capables de le faire, et si la Chine veut devenir une grande puissance mondiale et concurrencer les États-Unis dans tous les domaines et surtout ceux jugés stratégiques comme le spatial, elle doit être présente dans le secteur des télécommunications spatiales", résume Marc Julienne.
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Tenter de faire de l’ombre à Starlink peut donc rapporter gros diplomatiquement. C’est aussi une question d’image. "L’avantage diplomatique principal de ce type de service est de garantir une connectivité 24 heures sur 24, même dans les zones les plus isolées et éloignées", note Marc Julienne. Celui qui saura fournir un accès au réseau aux quelque 2,6 milliards d’individus encore privés d’Internet offrira un atout à son pays, qui pourra transformer diplomatiquement l’essai.
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Les États qui utilisent ce réseau risquent d’être en position de dépendance", résume Marc Julienne. Autrement dit, Shanghai Spacecom Satellite Technology pourrait couper le contact avec son Qianfan si le pays ne met pas en place un Internet au contenu sino-compatible.
>>> Lire l'article dans son intégralité sur le site de France 24.
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