Pour Tatiana Kastouéva-Jean, « Le fait que Prigojine s’arrête à 200 kilomètres de Moscou, alors que les opérations se déroulaient mieux qu’on aurait pu l’imaginer, illustre que ses objectifs maximum étaient de destituer Guerassimov. »

L'experte estime que « C’est la première fois que Vladimir Poutine vit ce choc comme une véritable menace. Son allusion à 1917 montre qu’il donne un rôle très grave à Prigojine et qu’il se voit en position très vulnérable. »

Pour Vladimir Poutine, il s’agit d’une trahison en période de guerre et on ne peut pas pardonner ce coup de poignard dans le dos. 

Selon Tatiana Kastouéva-Jean, « Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, sera probablement démis. Choïgou est la bête noire de beaucoup de gens dans l’armée, beaucoup sur le terrain le trouvent inefficace. En réalité, Vladimir Poutine aurait dû s’en débarrasser depuis longtemps. »

« Poutine sort plutôt affaibli de cet épisode : toutes les failles et fragilités du système ont été mises à nu. Mais il va en profiter pour colmater les brèches, s’assurer des loyautés. »

Pour l’experte, « Les élites doivent aujourd’hui se poser beaucoup de questions. On pensait que Poutine maîtrisait tout en interne, ce n’est pas le cas. On a vu là l’érosion des loyautés à l’égard de Poutine. Cela est le résultat direct de la guerre : Vladimir Poutine a plongé tout le monde dans une situation d’incertitude et de risques. »

Les élites ne soutiennent probablement pas Poutine lui-même et seraient même soulagées s’il n’était plus là. En revanche leur priorité est de préserver le système et leur place dans ce système.

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