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Présidentielle américaine 2024 : « C'est un moment de cristallisation pour le Parti démocrate »

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interviewée par Virginie Robert dans

  Les Echos
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Laurence Nardon souligne les écueils de la candidature tardive de la vice-présidente américaine Kamala Harris, après le retrait de Joe Biden.

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Kamala Harris, lors d'un meeting politique à Reno (États-Unis) en 2020.
Kamala Harris, lors d'un meeting politique à Reno (États-Unis)
Isaac Hoops
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Kamala Harris ne s'est pas préparée à cette candidature. Les démocrates vont-ils la suivre ?

Sa candidature de dernière minute est certainement un casse-tête mais elle peut se révéler si elle bénéficie de l'aide de la machine du parti derrière elle. C'est un moment de cristallisation : est-ce que tout le monde se met derrière elle ou est-ce qu'elle sera défiée ? Les prochains jours vont être importants : les ralliements à sa candidature mais aussi ses prises de paroles. C'est difficile de savoir comment la poussière va retomber. Jusqu'ici, elle n'a pas eu l'aide de la Maison-Blanche, son image est plutôt négative, tout va tenir à ce qu'elle va pouvoir montrer en charisme et en talent. C'est, sans doute, le dernier espoir du parti qui va tenir en août sa première convention ouverte, et peut-être disputée, depuis 1968.

Elle va être associée au bilan de Biden. Que peut-elle porter comme message qui ramène les électeurs au clan démocrate ?

Jusqu'à présent les démocrates ont eu des discours très catastrophistes qui décrivent la fin du monde avec une nouvelle mandature Trump. Ils mettent en avant le programme extrémiste du projet 2025. Tout cela ne prend pas. Les Américains ont déjà survécu à un mandat de Trump et survivront sans doute à un second. Il faut un discours plus positif. C'est ce que la Maison-Blanche a essayé de faire tout l'automne, en parlant du succès des « Bidenomics », mais cela n'a pas pris non plus. Malgré les résultats économiques.

Quels sont les avantages et les désavantages d'une candidature de Kamala Harris ?

La défaite avec Joe Biden semblait certaine et il a fallu changer de pied. Kamala Harris a pour elle d'être plus jeune et plus dynamique, et comme elle est déjà colistière, elle va pouvoir bénéficier des fonds de la campagne, même si les républicains sont décidés à intenter un recours. Elle sera néanmoins handicapée par son bilan comme vice-présidente : on l'a trouvée sans beaucoup de charisme, peu efficace sur ses dossiers. Il faut se rendre compte, toutefois, qu'elle était prise en sandwich entre la gauche du Parti démocrate, qui l'insultait copieusement, notamment sur le dossier de l'immigration, et la droite populiste des « Maga » [Make America Great Again, NDLR] qui ont multiplié les attaques misogynes sur Internet.

La convention républicaine a été une démonstration d'unité derrière le ticket Trump-Vance. Y a-t-il encore un chemin possible pour les démocrates, et quel colistier pour Kamala Harris ?

Dans la politique américaine, on a tendance à mettre en avant des caractéristiques différentes pour donner de la force au tandem en jouant sur les complémentarités : cela peut être l'Etat d'origine ou la religion par exemple. Il est impensable par exemple que le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, soit sur le ticket. On ne peut pas avoir deux Californiens ensemble, ça n'est pas assez représentatif. De la même façon il sera difficile de lui adjoindre Gretchen Whitmer, la gouverneure du Michigan, car deux femmes sur le ticket, ça ne ratissera pas assez large. On peut parier sur un élu blanc du Midwest, plutôt.

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri

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Kamala Harris, lors d'un meeting politique à Reno (États-Unis)
Isaac Hoops