Présidentielle 2022 : l’immigration, le duel des programmes entre Macron et Le Pen
Le programme du président sortant, sans remettre en cause les droits des étrangers, met le cap sur des mesures un peu plus restrictives que celles de son quinquennat actuel. De son côté, Marine Le Pen entend réduire tous les droits des étrangers en procédant à une révision de la Constitution, par référendum.
► Emmanuel Macron : une prolongation du quinquennat sans grandes nouveautés
Le programme d’Emmanuel Macron, qui ne fait pas de l’immigration une priorité, se concentre essentiellement sur des chantiers déjà lancés pendant le premier quinquennat. Les propositions d’Emmanuel Macron sur l’immigration sont succinctes, à la mesure de l’ensemble de son programme, qui tient en 22 pages. Alors que le sujet a beaucoup occupé son mandat actuel, il s’agit avant tout de prolonger les chantiers déjà lancés durant son premier quinquennat. « Ce qui m’a frappé, c’est qu’il y a peu de propositions concrètes, ce qui est étonnant, commente Matthieu Tardis, chercheur à l’Institut français des relations internationales. Et il ne dit rien du tout sur l’accueil des réfugiés ukrainiens, qui va pourtant nous obliger à revoir complètement notre logiciel », du fait de conditions d’accueil bien plus favorables que pour les autres réfugiés. « Je pensais aussi qu’il se situerait beaucoup plus dans la continuité de la présidence française du Conseil de l’Union européenne en ce qui concerne l’immigration. » Le prisme européen transparaît seulement dans la volonté d’« aller au bout de la réforme de Schengen ». Au niveau national, il indique vouloir créer une « force des frontières » pour protéger les frontières intérieures, sans en dire plus. Rétabli avec l’état d’urgence depuis 2015 et jamais stoppé, le dispositif de contrôle aux frontières nationales a déjà doublé ses effectifs, de 2 400 à 4 800, dans le but de stopper les arrivées depuis l’Italie et l’Espagne. De fait, le programme du président sortant, sans remettre en cause les droits des étrangers, met plutôt le cap sur des mesures un peu plus restrictives, dans la prolongation de la loi asile et immigration de 2018. Il s’agit d’expulser « les étrangers qui troublent l’ordre public ». Mais, depuis octobre 2020, l’administration a déjà refusé ou retiré plus de 30 000 titres de séjour à des étrangers mis en cause pour des faits de violence ou de trafic de stupéfiants.
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