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Présidentielle 2022 : la politique migratoire, un thème imposé dans la campagne électorale

Interventions médiatiques |

cité par Julia Pascual et Ivanne Trippenbach dans

  Le Monde
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La question de l’immigration prend une place prépondérante dans la campagne, poussée par le candidat Eric Zemmour, qui a fait du « grand remplacement » son thème central.

Contenu intervention médiatique

L’immigration aura été un marqueur fort de la campagne électorale, poussée par l’hypothèse de la présence de l’extrême droite au second tour et l’émergence de la candidature d’Eric Zemmour. A l’automne 2021, en particulier, à la faveur de la primaire de droite et de la montée en flèche de l’éditorialiste dans les sondages, elle s’impose comme un thème central à droite et à l’extrême droite. Les candidats en font l’axe principal de leurs projets, persuadés d’y trouver une rentabilité politique élevée et une faiblesse du président sortant Emmanuel Macron.

Marine Le Pen désigne ainsi l’immigration comme la source des maux sociaux. Eric Zemmour assume, lui, de parler avant tout de la théorie raciste du « grand remplacement », qu’il décrit comme « le problème fondamental » du pays. Il a fait sien le slogan radical de « l’immigration zéro ». A droite, la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse, promet de reprendre « le contrôle de l’immigration pour défendre notre identité et notre culture ».

Du reste, ces trois candidats proposent un référendum sur le sujet, de supprimer le droit du sol, d’exclure toute régularisation des étrangers entrés illégalement, de limiter ou d’abroger le regroupement familial, de couper certains droits sociaux aux étrangers vivant en France ou encore d’imposer que les demandes d’asile soient déposées en dehors du territoire, dans les ambassades ou à la frontière.

  • « Ce qui est commun à la droite et à l’extrême droite, ce sont des choses qui ont peu de sens comme les quotas ou l’externalisation de la demande d’asile, qui sont techniquement irréalisables, ou encore la suppression du droit du sol qui, en réalité, n’est pas automatique, énumère Matthieu Tardis, chercheur au Centre migrations et citoyennetés de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

 

  • Ce qui change, par rapport à d’autres campagnes, c’est le fait que les candidats ont fait de l’immigration une question constitutionnelle et conventionnelle. Parce qu’il y a eu une inflation législative sur ce sujet depuis les années 1980, on est un peu à l’os et les candidats proposent désormais de toucher à la Constitution, à la convention de Genève ou à la Convention européenne des droits de l’homme. »

[...]

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Matthieu TARDIS

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Ancien responsable du Centre migrations et citoyennetés de l'Ifri