Présence française en Afrique, un désaveu mérité ?
En trois ans, l'Afrique a connu huit coups d'Etat accompagnés bien souvent de manifestations anti-françaises. Face à cette haine, les soldats français quittent les pays les uns après les autres. A qui va profiter ce retrait ? La France a-t-elle failli en Afrique ?
La semaine dernière, des manifestations anti-françaises ont eu lieu à Niamey au Niger. Une scène qui se répète ces derniers mois dans les pays de l’Afrique francophone, en particulier au Sahel. Que disent ces manifestations de la réalité et de l’ampleur du sentiment anti-français dans ces pays autrefois membres de l’empire colonial français ? Quelle part de spontanéité, quelle part d’instrumentalisation dans ces poussées de fièvre ?
Ce qui est avéré, c’est que le rejet de la politique de la France en Afrique se fait de plus en plus entendre. Et qu’il se fait entendre à la faveur d’une série de coups d’États dans ce qui fut sa zone d’influence. Au Gabon, en août dernier ; au Niger le mois précédent ; au Burkina Faso en janvier 2022 ; au Mali, il y a un peu plus de 2 ans.
Le cas du Sahel est particulièrement déroutant. La France y est intervenue pour aider (le Mali en particulier) à lutter contre les groupes jihadistes ; voilà qu’elle en est chassée au prétexte qu’elle aurait failli à sa mission. Pire : qu’elle aurait contribué à renforcer les terroristes. Même son allié indéfectible dans la région, le Niger, demande aux soldats français de quitter le territoire.
Brice Couturier, membre du comité de rédaction de la revue commentaire
Thomas Gomart, historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Corinne Lepage, ancienne ministre, ancienne euro députée, avocate
Anne-Lorraine Bujon, directrice de la rédaction de la revue Esprit
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