Pourquoi les sphères complotistes sont le relais naturel du Kremlin
Depuis le début de la guerre en Ukraine, rares sont les thèses délirantes qui n’aient été reprises aussi bien par les télégraphistes du Kremlin que par les voix complotistes occidentales.
« Regardez ce qu’ils font avec leurs propres peuples ! » Dans son adresse à la nation, le 21 février, Vladimir Poutine a accusé l’Occident d’avoir fait de la pédophilie « la norme ». Une attaque fantasmatique, typique du locataire du Kremlin, mais qui n’a pas choqué dans les sphères contestataires les plus intoxiquées aux théories du complot, comme la communauté QAnon, qui imagine des élites pédophiles en place à la Maison Blanche.
Il s’agissait là d’un écho parmi tant d’autres. Dénonciation des supposés « Ukronazis », rumeurs d’armes bactériologiques américaines cachées en Ukraine, accusations de mise en scène à chaque massacre de civils par l’armée russe… Depuis un an, et le début de la guerre en Ukraine, rares sont les thèses délirantes qui n’aient été reprises aussi bien par les télégraphistes du Kremlin que par les voix complotistes occidentales.
Selon Dimitri Minic, « il faut comprendre que les élites politico-militaires russes, avant d’utiliser une théorie à des fins stratégiques, sont souvent persuadées de sa véracité. Par exemple, il est arrivé au KGB de fabriquer lui-même des preuves de complots tout en ne doutant pas un seul instant de l’existence de ces derniers, encore trop bien cachés, pensait-il. »
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