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Pourquoi la contre-offensive ukrainienne a-t-elle échoué ?

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interviewé par Guillaume Erner dans le podcast

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De l’aveu même du commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny, la contre-offensive commencée en juin dernier serait désormais dans une impasse. Après cinq mois de combats acharnés, aucun des objectifs affichés n’a été rempli. Quelles sont les raisons d’un tel échec ?
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Kutsenko Volodymyr/Shutterstock
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Cinq mois après la contre-offensive ukrainienne, aucun des objectifs affichés n’a été rempli. Selon le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny, l'offensive est dans une impasse.

Avec Léo Péria-Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri (Institut français des relations internationales)

À l’origine, la contre-offensive ukrainienne avait plusieurs objectifs : “il s’agissait d’abord de reprendre certaines villes qui étaient des nœuds logistiques à proximité de la ligne de front, comme Melitopol. Ensuite, d’autres objectifs étaient plus ambitieux puisque les Ukrainiens souhaitaient couper en deux le dispositif russe, en atteignant la mer noire et en isolant la Crimée. Néanmoins, les Ukrainiens sont loin de s’en être approchés”, explique Léo-Péria Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l’IFRI.

Aujourd'hui, le front est gelé et les Ukrainiens sont dans une situation difficile. Le spécialiste des questions d’armements nuance cependant ce constat en affirmant que “la situation n’est pas pire qu’avant la contre-offensive. Les Ukrainiens ont adapté leur tactique pour limiter les pertes. De même, les attaques des Russes, qui avaient reconstitué leurs réserves offensives, ne rencontrent pas de succès particulier”.

Léo Péria-Peigné estime qu’il est nécessaire de reconnaître la performance de cette armée qui a mis à mal l’armée russe que Vladimir Poutine construisait depuis une quinzaine d’années. “Néanmoins, leurs moyens sont limités, surtout face à un adversaire qui a eu plus d’un an pour se fortifier”, ajoute-t-il. L’aide occidentale à l’Ukraine est-elle alors insuffisante ? Pour le chercheur de l’IFRI, “si tout le matériel avait été envoyé à l’Ukraine en mars 2022, peut-être l’offensive aurait-elle réussi plus rapidement. En dix-huit mois, beaucoup d’armes ont été perdues et les besoins en matériel militaire spécialisé ont augmenté, comme les outils de bréchage, qui permettent de déminer les sols”.

Alors que l’Ukraine demande toujours des avions de combat aux puissances occidentales, il est légitime de se demander si cette éventuelle livraison constitue véritablement l’une des clés de la guerre. Selon Léo Péria-Peigné“les avions seraient sans aucun doute un atout utile. Cependant, on ne peut pas compter sur les avions à court terme”. D’après le chercheur, la maîtrise du ciel, à savoir la possession d’une aviation puissante ainsi que d’une défense anti-aérienne efficace, pourrait toutefois être décisive. Par ailleurs, la motivation des troupes ukrainiennes est un enjeu majeur pour la suite du conflit. L’opposition serait forte entre ces troupes qui défendent leur patrie et une armée russe qui ne ressemble en rien à celle d’avant 2022. “Mais en l’état, il semblerait que ni les Ukrainiens ni les Russes n’aient la solution pour débloquer le conflit”, conclut-il.

 

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Léo PÉRIA-PEIGNÉ

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