Pour aider l’Ukraine, l’Europe et les Etats-Unis tentent de dépasser leur rivalité sur l’armement
Les directeurs de l’armement des alliés se réunissent du 27 au 29 septembre à Bruxelles pour mieux coordonner leurs achats, afin, notamment, de réapprovisionner Kiev. Une coopération qui n’empêche pas les tiraillements.
Du 27 au 29 septembre, à Bruxelles, un rassemblement aussi discret que stratégique doit avoir lieu entre les principaux responsables des acquisitions d’armement des pays occidentaux. Durant ces trois jours, différents formats de discussions doivent s’enchaîner : d’abord entre alliés au siège de l’OTAN, le 27 septembre, puis sous l’égide des Etats-Unis entre pays du « groupe de contact » qui coordonne la logistique des livraisons d’armes à l’Ukraine le 28, et, enfin, sous la houlette de l’Union européenne (UE), le 29. Autant de cercles d’échanges et de mécanismes de financement officiellement tendus vers un objectif : une meilleure coordination des achats d’armes en commun, notamment pour réapprovisionner Kiev.
« J’espère qu’à l’issue de cette session, nous serons beaucoup plus disposés [et] aptes à travailler ensemble », a déclaré, le 23 septembre, un haut responsable de la défense américaine, cité par le média spécialisé Breaking Defense. Les discussions visent deux priorités, selon cet officiel : l’acquisition de « systèmes interchangeables », c’est-à-dire modifiables pour combler les lacunes des capacités ukrainiennes, et une stratégie de soutien pour garantir que ces mêmes équipements restent en état de marche le temps de la guerre.
Mais, si l’heure est à la coopération, le conflit ukrainien a bel et bien ravivé la vieille rivalité entre les Etats-Unis et l’UE en matière d’acquisition d’armement ; 60 % des acquisitions de l’UE sont aujourd’hui réalisées hors d’Europe.
- « Il ne faut pas se cacher qu’il y a une vraie rivalité industrielle, nous devons jouer de tous nos atouts européens sans querelles institutionnelles », estime Claude-France Arnould, ancienne directrice de l’Agence européenne de défense (AED), conseillère au sein de l’Institut français des relations internationales.
« Les Etats-Unis poussent l’UE à renforcer les capacités industrielles [usines et personnels] de la défense européenne, car ils sont inquiets du tarissement actuel des armements en Ukraine », nuance une source diplomatique. Notamment parce que les capacités américaines ne sont pas forcément en meilleur état que celles des Européens, comme l’a démontré l’achat récent par la Pologne de centaines de chars et autres équipements à la Corée du Sud.
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