Pompe à chaleur, biomasse, chaudière à gaz… Macron accélère sur le chemin de « l’écologie à la française »
Le chef de l’État a annoncé, lors son interview télévisée ce dimanche 24 septembre sur TF 1 et France 2, des mesures pour les consommateurs afin de faciliter le passage à des énergies plus vertes.
Le gouvernement va mettre de l’énergie et des finances publiques dans un futur plus vert. À la veille du Conseil national de la planification écologique à l’Élysée, Emmanuel Macron a esquissé, lors d’un grand entretien télévisé dimanche 24 septembre sur TF1 et France 2, les contours de la méthode de l’État pour favoriser la transition écologique. Avec un objectif en tête : aller « deux fois plus vite » pour respecter les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais aussi avec un budget conséquent : 40 milliards d’euros à investir « dans tous les secteurs ».
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Fin du charbon : « Il fait passer cela pour une avancée alors que c’est un aveu d’échec »
Mais la date butoir n’a pas convaincu tout le monde. « C’est une annonce décevante car cet abandon avait été promis pour 2022 et il fait passer cela pour une avancée alors que c’est un aveu d’échec », tacle Nicolas Nace, chargé de campagne Transition écologique chez Greenpeace France.
Pour matérialiser ce renoncement au charbon, le président a annoncé la conversion des dernières centrales à charbon françaises — Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle) — à un mode de combustion utilisant la biomasse. « Nous allons utiliser à la place du charbon le recyclage de nos agriculteurs et les forêts », a-t-il précisé.
« Il faut faire attention à l’origine du bois qui va les alimenter, notamment en évitant de prélever des forêts déjà en souffrance en France et en évitant la déforestation dans d’autres pays pour s’y fournir », se méfie le représentant de l’ONG écologiste.
« Il y a une logistique à mettre en place pour approvisionner les centrales en continu car, jusqu’à présent, les projets existants importaient du bois », confirme Olivier Appert, conseiller du centre Énergie-Climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Tout en louant cette réorientation : « Les centrales de ce type ont l’avantage d’être pilotables et d’être mobilisables dès que les réseaux électriques le nécessitent, contrairement aux énergies renouvelables qui dépendent d’éléments extérieurs », souligne l’expert.
Les chaudières à gaz toujours autorisées
Le président a aussi dit avoir renoncé à interdire les chauffages estimés plus polluants. « On n’interdira pas » l’installation de nouvelles chaudières à gaz, « parce qu’on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution », a expliqué Emmanuel Macron.
Mais le chef de l’État souhaite aussi « accompagner les ménages pour s’équiper de pompes à chaleur, parce que les pompes à chaleur, c’est intelligent, ça fait des économies d’énergie et ça réduit très fortement les émissions ». Il a donc dévoilé un ambitieux plan qui triplerait la production de ces systèmes de chauffage en France.
« C’est intéressant car nous allons sortir d’une logique de subvention des offres sur le marché, qui sont pour la moitié étrangères, vers une politique industrielle et de création d’emplois », salue Olivier Appert.
« La voiture électrique et les pompes à chaleur sont deux outils importants pour la transition écologique mais il s’est limité à une forme de techno-solutionnisme, sans mentionner les passoires thermiques, les transports alternatifs ou la rénovation énergétique », déplore Greenpeace France.
Pour donner l’exemple, Emmanuel Macron a toutefois souligné que le palais de l’Élysée avait réduit son empreinte écologique de 80 % en faisant appel à la géothermie.
> A lire en intégralité dans Le Parisien
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