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Pénurie de puces et production en chute libre, le cas Toyota peut-il se répéter chez nous ? "Ce qu’il faut, c’est un transfert de technologie... vers l'Europe"

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cité par Antonin Marsac dans

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La pénurie de semi-conducteurs place les constructeurs automobiles dans une situation critique.

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40 %. Toyota a annoncé devoir réduire de 40 % sa production automobileen septembre par rapport à ce que le groupe avait anticipé en raison dela pénurie, en particulier de semi-conducteurs, provoquée par la crisesanitaire. Les vagues de contaminations au variant Delta et lesincertitudes qu’elles génèrent n’améliorent pas la situation.

Résultat des courses : le cours de l’action Toyota a chuté de plus de 4,40% à la Bourse de Tokyo après l’annonce, alors que les marchéseuropéens et mondiaux sont globalement plombés ce jeudi.

Le constructeur japonais, qui visait une production de 900 000 véhiculespour septembre, espère atteindre environ 500 000 unités. La productionsera ralentie en Europe, en Chine, aux États-Unis et des lignes deproductions seront même suspendues sur l’archipel nippon.

Le groupe avait publié des résultats en nette augmentation au début dumois alors qu'il avait réussi à maintenir ses lignes, mais il est désormaislui aussi rattrapé par le problème d'approvisionnement et ne peutrépondre à la demande. "La situation est toujours imprévisible en raisonde l'expansion du Covid-19 dans les pays émergents, la pénurie de semi-conducteurs et la fl ambée des prix des matières premières", a-t-il d'ailleurs déclaré.

Quelle situation pour les entreprises européennes ?

Au niveau automobile, diffi cile pour l’ensemble des groupes de ne passentir un effet similaire. Les titres des plus gros constructeursautomobiles naviguent d’ailleurs dans le rouge ce jeudi.
Si le Commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, aannoncé récemment vouloir mettre sur pied une alliance européennepour les semi-conducteurs, répondre à la demande à court terme resteimpossible. Voire à moyen terme également.

"La reprise des économies prolonge la pénurie des semi-conducteurs", avance Marc Julienne, de l'IFRI (Institut français des relationsinternationales). Et si certains économistes s'affi chent confi ant à moyenterme pour le développement de capacités de production européennes, ilse montre plus dubitatif.

"Je ne suis pas spécialement optimiste àmoyen terme car deux segments industriels diffi ciles à obtenir doiventêtre maîtrisés. D'abord la conception logicielle, très complexe, maîtriséepar les groupes taïwanais TSMC ou américain Qualcomm par exemple.La capacité de dessiner des circuits de l'ordre du nanomètre estcomplexe et l'acquérir prend du temps. On le voit avec la Chine qui tentetant bien que mal à rattraper son retard, et ce n'est pas la seule", avance-t-il.

Un transfert de technologie... vers l'Europe

"Ensuite, il y a la gravure, le procédé industriel avec des machines spéciales, très complexes", qui nécessitent des chambres blanches, soitdes lieux ultrapropres avec des normes sismiques spécifi ques, étantdonné la précision de l'ouvrage. "Tout dépend donc si l'Europe arrive à être assez attractive. Ce n'est pas pour rien que TSMC est draguée par les États-Unis ou l'Union européenne. La Chine recrute les ingénieurs taïwanais également. Ce qu'il faut, c'est un transfert de technologie", insiste-t-il, comme cela a été le cas, dans les décennies précédentes et dans l'autre sens, entre l'Europe et les pays asiatiques, pour d'autres technologies.

"La technologie et les semi-conducteurs sont le nerf de la guerre. L'intelligence artificielle, la technologie quantique et autres en dépendent", affirme le chercheur. "La guerre politique entre la Chine et les États-Unis à ce niveau pourrait devenir militaire d'ailleurs", alerte-t-il. "Taïwan est une pièce maîtresse dans ce domaine", conclut-il.

Pas sûr que les capacités de Taïwan, qui détient 30 % des parts de marché des puces et 60 % de la production de substrats ABF - les supports de base de ces mêmes puces -, puissent répondre à l’ensemble de la demande mondiale. En particulier pour l'industrie automobile friande de ces éléments pour la production de modèles électriques.

 

> Retrouver l'article en intégralité sur le site de La Libre.

 

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri