Panneaux solaires, batteries, éoliennes : les usines chinoises « made in Europe » arrivent
Face à la menace des droits de douane et au durcissement de la réglementation européenne, les industriels chinois se préparent à produire davantage de technologies vertes en Europe. Le chinois Das Solar pourrait prendre de vitesse les projets d'usines de panneaux solaires en France.
Une gigafactory solaire va-t-elle enfin voir le jour en France ? Alors que l'industrie tricolore broie du noir, le chinois Das Solar a créé la surprise mi-novembre en présentant un projet de méga-usine d'assemblage de panneaux solaires, en Bourgogne-Franche-Comté, et en annonçant l'acquisition d'une friche industrielle de 100.000 m2 pour la faire sortir de terre. Promise dès le mois de juin prochain, celle-ci pourrait prendre de vitesse les deux projets français d'usine solaire qui se font attendre, Carbon et Holosolis.
Cette nouvelle annonce vient s'ajouter à la longe liste d'usines promises par les géants des technologies vertes chinois sur le sol européen. Et il atteste qu'ils souhaitent désormais ouvrir le jeu : initialement très concentrés sur les véhicules électriques ou les batteries, ces derniers s'attaquent désormais à la production de panneaux solaires et d'électrolyseurs indispensables à la fabrication d'hydrogène vert sur le Vieux Continent. Mais aussi à l'éolien en mer, qui restait jusqu'ici la chasse gardée des géants européens, tels que Vestas ou Siemens.
Des projets dans l'éolien
En atteste, le projet controversé d'usine du géant de l'éolien Ming Yang prévue à Leith, en Ecosse. Au printemps dernier, l'ancien Premier ministre britannique Rishi Sunak - invoquant des risques « liés à la cybersécurité » - avait demandé de le « suspendre ». Cette usine a néanmoins reçu le soutien de Kate Forbes, la vice Première ministre d'Ecosse : « je ne veux pas voir nos ressources naturelles en vents créer des emplois en dehors de l'Ecosse », a-t-elle martelé.
Le mouvement vers de nouveaux secteurs « verts » est encore ténu. Selon le think tank allemand Merics et Rhodium Group, en 2023, les investissements chinois liés aux véhicules électriques ont atteint 4,7 milliards d'euros, soit encore 70 % du total des investissements direct à l'étranger de la Chine en Europe, avec en tête des bénéficiaires la Hongrie. Grâce aux projets de batteries de CATL et de Huayou Cobalt, le pays a capté 44 % des investissements de la Chine sur le Vieux Continent en 2023, soit… davantage que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni réunis.
« La Hongrie bénéficie d'un taux d'imposition très faible, c'est également un partenaire assez accommodant pour la Chine sur le plan politique mais aussi sur le plan environnemental. Or, la Chine utilise ses investissements pour gratifier ses alliés et pénaliser les Etats qui lui sont moins favorables », décrypte Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie et climat de l'Ifri.
En septembre dernier, le chinois Envision a néanmoins annoncé un investissement d'un milliard de dollars dans une toute nouvelle usine d'électrolyseurs prévue en Espagne. En ligne de mire pour tous ces acteurs : l'entrée en vigueur dès l'année prochaine du règlement européen « Net Zero Industry Act ». Prévu pour doper la fabrication des technologies propres sur le Vieux Continent, il impose des critères de résilience et de contenu carbone aux industriels qui voudront remporter les futurs appels d'offres publics.
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