Ombres chinoises au sommet de Paris sur l’Afrique
Le président de la République accueille mardi une rencontre internationale sur les investissements en Afrique, mais Pékin reste à distance de cette initiative
Il ne devrait s’agir « que » de Han Zheng, l’un des quatre vice-Premiers ministres de la République populaire. Et il n’interviendra qu’en visioconférence depuis Pékin. Mais voir un Chinois de haut rang participer au sommet sur la relance de l’économie africaine organisé mardi à Paris, où seront présents une quinzaine de chefs d’État du continent, « c’est déjà pas mal », selon l’expression de Thierry Vircoulon, chercheur à l’Institut français de relations internationales (Ifri).
Pékin n'a effectivement jamais montré un enthousiasme débordant pour ces grand-messes multilatérales. D'autant plus quand il est question de l'Afrique, où les relations bilatérales sont privilégiées. Si en novembre la Chine a bien rejoint le cadre commun du G20 pour étudier des demandes "de rééchelonnement, de réduction", voire "d'annulation de dette", elle n'a qu'un statut d'observateur au Club de Paris, cette instance de créanciers internationaux. Pourtant, selon Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD), elle "participe aux discussions de préparation" du sommet de mardi.
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Premier partenaire
L’histoire de cette « Chinafrique » a commencé au début des années 2000. « Ce sont d’abord les matières premières du continent qui ont intéressé les Chinois », souligne Thierry Vircoulon. Pétrole, gaz, terres rares étaient nécessaires pour alimenter une industrie en plein boom.
« Plus récemment, elle a investi le secteur forestier en Afrique centrale, ce qui pose des problèmes en matière environnementale », ajoute l’expert de l’Ifri.
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Ce nouveau contexte va-t-il freiner les ambitions chinoises en Afrique ? « Depuis deux ans déjà, leurs investissements ralentissent », note Thierry Vircoulon. Du côté africain, les dirigeants se montrent plus prudents, plus exigeants aussi. « Ils demandent désormais que les Chinois investissent davantage dans l’industrie et plus seulement dans les infrastructures », reprend le chercheur de l’Ifri.
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