Offensive turque en Syrie : Entre trêve surprise et point de rupture, où va Erdogan ?
Alors que le retrait des troupes américaines dans le Nord de la Syrie avait ouvert la porte à une offensive turque dans la région, le président turc n’a pas beaucoup attendu pour l’emprunter, déclenchant ainsi la semaine dernière, une opération dont les conséquences humaines et sécuritaires sont déjà dramatiques. En effet, l’Observatoire syrien des droits de l’homme comptait hier 275 morts et 300.000 déplacés.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, de la part des européens qui ont dénoncé l’opération, mais surtout de la part des Etats-Unis dont le président a envoyé une lettre dans laquelle il demande à son homologue de « ne pas faire l’idiot » et le menace de s’en prendre à l’économie de son pays.
Visiblement cette pression a porté ses fruits puisque hier soir, alors que le vice-président américain Mike Pence s’était envolé pour Ankara afin d’y rencontrer le président turc, on apprenait la suspension de l’opération pour cinq jours.
Alors Erdogan a-t-il fini par plier ? Ou, au contraire, a-t-il obtenu ce qu’il souhaitait ? Va-t-on vers la fin de l’opération turque en Syrie ? N’est-ce qu’une petite reculade dans un long processus de détérioration des relations entre les occidentaux et la Turquie, tout de même membre de l’OTAN ?
L’heure de la rupture a-t-elle sonnée malgré l’annonce de cette trêve ?
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Tanguy Berthemet, journaliste au service international du Figaro
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Ahmet Insel, économiste et politologue turc.
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Dorothée Schmid, chercheuse, responsable du programme « Turquie contemporaine et Moyen-Orient » de l'Ifri
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